Dossier n°4161 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Georges Guichard

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Enseignant

Marie Guichard

Année de nomination : 1989
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Enseignante
    Localisation Ville : Barbazan (31510)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Georges Guichard était enseignant; il habitait Barbazan (Haute-Garonne). Jules Wertheimer vivait également à Barbazan avec sa femme, Fanny, et ses vieux parents; cette famille de Juifs allemands était venue se réfugier en France. Arrêté le 16 août 1942 avec une trentaine d’autres Juifs, Jules Wertheimer réussit à échapper aux gendarmes de Luchon. Les autres furent déportés dans les camps de la mort. Le soir de son évasion, Jules, rentré chez lui, reçut la visite de Georges Guichard, qui avait appris ce qui c’était passé, et venait lui offrir asile, à lui et à sa famille, jusqu’à la fin de la vague d’arrestations. Il logea les Wertheimer chez des amis et chez sa belle-mère où ils passèrent la nuit sans être inquiétés. Quelques mois plus tard, le 15 décembre 1942, les gendarmes de Barbazan demandèrent à toute la famille de se présenter sous vingt-quatre heures à un soi-disant « centre de rassemblement » à Salies-du-Salat. Georges Guichard et son épouse Marie leur offrirent immédiatement de se réfugier dans leur appartement de Lodes, où ils enseignaient tous deux. Les Wertheimer prirent donc le train en partance pour Salies-du-Salat, mais en descendirent à Montrejeau, soit à mi-chemin de leur destination. Puis à pied, ils gagnèrent Lodes, distant d’une vingtaine de kilomètres. La femme de Jules était enceinte de six mois et ses parents avaient plus de soixante-dix ans. Ils arrivèrent épuisés chez les Guichard, dont l’appartement se trouvait au dessus des salles de classe de l’école. Ils y demeurèrent une semaine, gardant le silence le plus complet pour ne pas être entendus par les élèves. Georges Guichard les transféra ensuite chez Louis Ramel (q.v), le secrétaire de mairie de la commune. Ils y vécurent environ deux mois. Pendant ce temps, Georges Guichard et Henri Ramel leur cherchaient fiévreusement un logement plus sûr, car Fanny Wertheimer était presqu’à terme. Ils finirent pas trouver une ferme abandonnée, suffisamment à l’écart pour servir d’asile, mais dépourvue d’électricité et d’eau courante. Les fugitifs, qui avaient été munis de faux papiers et de cartes d’alimentation par Ramel et Guichard, s’y installèrent. Lorsque Fanny fut sur le point d’accoucher, Georges Guichard partit à bicyclette, par une nuit d’hiver enneigée, chercher une sage-femme à Saint Gaudens, à quinze kilomètres de là. Fanny eut une petite fille. Les Wertheimer se faisaient passer pour des réfugiés français venus d’Alsace. Ils effectuaient de menus travaux chez les fermiers des environs. Seuls leurs sauveurs savaient qu’ils étaient juifs. Les fugitifs partaient se cacher dans la forêt quand ils étaient avertis d’une opération de police dans la région. Ils arrivèrent à tenir bon ainsi juqu’à la Libération de la région, en août 1944. Les Wertheimer et les Guichard restèrent très liés et Eveline, la seconde fille des Wertheimer, épousa plus tard le fils Guichard.

    Le 7 mai 1989, Yad Vashem a décerné à Georges et Marie Guichard le titre de Juste parmi les Nations.

     

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