Dossier n°4242 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1989

Jean Espitallier

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 06/08/1913
Date de décès : 29/11/1995
Profession : Prêtre, jeune curé en charge de la paroisse d’un petit village
    Localisation Ville : Saint-Pierre-d’Argençon (5140)
    Département : Hautes-Alpes
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, le père Jean Espitallier, jeune curé à l’esprit ouvert et aux tendances libérales, était en charge de la paroisse du village de Saint-Pierre d’Argençon dans les Hautes-Alpes. Dans le courant de l’automne 1942, Suzanne et Henri Weil, qui habitaient Lyon avec leurs trois enfants, Gérard, Michel et Liliane, s’enfuirent de la ville à la suite d’arrestations massives de Juifs. Ils s’installèrent dans ce village. Les deux fils Weil s’attachèrent vite au père Espitallier, qui savait qu’ils étaient juifs, et qui finit par devenir l’ami de toute la famille. Quelques mois plus tard, les Allemands commencèrent à effectuer des raids dans le village et à chaque fois malgré le risque qu’il courait, le prêtre prévenait la famille Weil qui, ainsi que les autres familles juives du village, couraient se cacher dans la forêt; Jean Espitallier venait les chercher une fois le danger écarté. Quand la situation à St.-Pierre d’Argençon devint trop dangereuse pour les Juifs, le prêtre trouva, pour chacun des membres de la famille Weil, des cachettes dans des endroits isolés et difficiles d’accès. Il les y conduisit et leur rendit régulièrement visite à pied ou à bicyclette; en hiver, si les routes étaient impraticables ou s’il y avait trop de barrages policiers, il prenait ses skis. Il apportait des provisions, des faux papiers, les indispensables cartes d’alimentation, mais aussi un réconfort, de la chaleur humaine et un sentiment de sécurité. Le père Jean Espitallier continua à rendre visite à ses protégés jusqu’à la Libération. Il resta en contact avec eux après la guerre.

    Le 16 mai 1989, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au père Jean Espitallier le titre de Juste parmi les Nations.

    André ESPITALLIER le jour de la cérémonie

    Documents annexes

    Article de presse - Le dauphiné libéré du 07/12/1995Article de presse – Le dauphiné libéré du 07/12/1995
    15 juin 2016 16:51:01

    Articles annexes

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