Dossier n°4392 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcelle Guillemot

Année de nomination : 1989
Date de naissance : 23/01/1907
Date de décès : 23/10/1960
Profession : infirmière et assistante sociale, dirigeante de « la Clairière », œuvre médico-sociale et patronnage d’enfants
    Localisation Ville : Paris (75002)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    Cérémonies

      L'histoire

      Marcelle GUILLEMOT

      Marcelle GUILLEMOT

      Jeune assistante sociale, Marcelle Guillemot dirigeait « La Clairière », œuvre médico-sociale et patronage d’enfants située dans le quartier des Halles à Paris, et placée sous l’autorité du pasteur du Temple de l’Oratoire du Louvre, Paul Vergara (q.v.). Le samedi 13 février 1943, une résistante que lui avait adressée le pasteur, Suzette Spaak (q.v.) exposa à Marcelle Guillemot son plan de sauvetage d’enfants juifs hébergés par l’UGIF, et menacés de déportation. Le lendemain, à la sortie du Temple de l’Oratoire du Louvre, la directrice de La Clairière alertait une trentaine de paroissiens, leur demandant de se présenter à l’UGIF sous le prétexte d’emmener en promenade un ou plusieurs enfants pour la journée. Le lundi 15 février, La Clairière vit arriver 60 enfants, dont aucun ne fut ramené dans les centres de l’UGIF. L’action conjuguée de Marcelle Guillemot, Suzanne Spaak, Paul Vergara, de jeunes filles du mouvement EUF (Eclaireuses Unionistes de France) et de volontaires de la paroisse permit de les placer temporairement chez des particuliers à Paris, puis de les confier à des familles d’accueil hors de la capitale. La liste nominative des enfants juifs fut établie avec soin et dissimulée en lieu sûr. Tous ont rejoint leur famille ou un home juif après la guerre. La directrice de La Clairière avait mené cette opération avec une remarquable virtuosité. Le 23 juillet 1943 cependant, la Gestapo se présenta au siège de l’œuvre protestante, alors que Marcelle Guillemot s’y trouvait seule. Avec un sang-froid impassible, au lieu d’ouvrir, elle détruisit tous les documents compromettants sur son activité de sauvetage et de résistance, puis s’enfuit par la verrière de la toiture pour se cacher dans l’immeuble voisin.

      Le 4 octobre 1989, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marcelle Guillemot le titre de Juste parmi les Nations.

      Exposition numérique « Les Justes parmi les Nations de Paris »