Dossier n°4665A - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Charles Bouzats

Année de nomination : 2023
Date de naissance : 09/11/1895
Date de décès : 13/06/1944
Profession : Patissier

Marguerite (Laborde) Bouzats

Année de nomination : 2023
Date de naissance : 28/06/1901
Date de décès : 01/04/1989
Profession : Patissière
    Localisation Ville : Dax (40100)
    Département : Landes
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    En mai 1940, Moszek Kaluski né en 1902 à Varky (Pologne), son épouse Léa née Zalcman en 1905 à Bereznica (Pologne) et leur fille Bassia, née en 1931 à Paris, fuient Paris. Ils prennent la route de l’exode comme des centaines de milliers d’autres parisiens et se retrouvent à Dax où ils ne connaissent personne. Ils pensaient que la distance les protégerait des Allemands. Ils font la connaissance de leurs voisins, le couple Duplaissy (Henri et Henriette) et leurs 4 enfants. Ce sont des résistants de la première heure. A l’été 1940, la situation parait redevenue calme, les KALUSKI retournent donc à Paris. En octobre, proclamation du Statut des Juifs : les Kaluski se font recenser comme tels. En mai 1941, Moszek, 40 ans, qui a la nationalité polonaise, est arrêté sur convocation et interné dans le camp de Pithiviers. Il sera déporté par le convoi N° 4 le 25 juin 1942 à Auschwitz où il meurt assassiné. Léa qui échappe à la grande rafle des 16 et 17 juillet 1942 demande de l’aide aux Duplaissy. Henri vient chercher Léa à Paris, lui procure de faux papiers ( au nom de Madame Gaillet, née de parents français) et l’accompagne à Dax. Quant à leur fille aînée, Geneviève Duplaissy, âgée de 15 ans, vient chercher la jeune Bassia qui était dans une pension catholique à Montmorency, sous une fausse identité. Bassia habite dès lors chez Henri et Henriette. Sa mère Léa est conduite chez un couple de pâtissiers de Dax Charles et Marguerite Bouzats. Léa y reste pendant près de trois mois. En octobre 1942, Charles Bouzats disparaît, vraisemblablement entré en résistance armée. Léa se réfugie à son tour chez les Duplaissy. Charles est fait prisonnier le 11 juin 1944 et il est fusillé deux jours plus tard à Dax. Pendant la guerre au moins 20 000 résistants et otages ont été fusillés. Henri Duplaissy élabore avec ses collègues de la résistance un plan d’urgence pour que Léa et sa fille quittent Dax pour la zone libre. En 1990, quand Bessia, avait déposé un dossier de reconnaissance au titre de Justes parmi les Nations en faveur de Henri, Henriette et Geneviève Duplaissy (dossier N° 4665), il lui manquait des informations concernant les descendants de Charles et Marguerite Bouzats qui avaient secouru et aidé sa mère Léa. Ce n’est que très récemment en juin 2018, que Betty (Bessia) a découvert l’existence des descendants de Charles et Marguerite Bouzats. Elle a donc entamé des démarches pour les faire reconnaître au rang de Justes parmi les Nations.

    Le 11 juillet 2022, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Charles et Marguerite Bouzats le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 7 mois.