Dossier n°4770 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Claudius Fournier

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 22/03/1895
Date de décès : 05/01/1961
Profession : Prêtre
    Localisation Ville : Vers (74160)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Pendant l’Occupation, le père Claudius Fournier était le curé de la paroisse de Vers, en Haute-Savoie. Situé à quelques kilomètres seulement de la frontière suisse, le village servait de relais à ceux qui, fuyant le régime de Vichy ou la police allemande, cherchaient à passer en Suisse. Il s’agissait notamment de résistants et des réfractaires du service obligatoire (S.T.O.), dont de nombreux Juifs. Pendant la période où la région fut sous contrôle italien, ce flot était particulièrement important. A partir de septembre 1943 les Allemands occupèrent la région et les patrouilles à la frontière furent renforcées. Pourtant, les Juifs continuaient à venir à Vers, seuls ou en groupe. Le curé les cachait courageusement, plusieurs heures durant et parfois davantage, le temps de trouver un guide pour leur faire franchir la frontière. Il était en contact avec plusieurs jeunes du village, et notamment avec Rémy Juge et Robert Favre, des adolescents de dix-sept ans. Le père Claudius demanda aussi à la mère de Rémy de conduire avec son fils un groupe de Juifs qui risquaient d’être découverts. La police finit par appréhender Rémy et Robert. Ils furent condamnés à une lourde amende et à une peine de prison. Le curé intervint pour les faire remettre en liberté anticipée. Lorsqu’il n’arrivait pas à trouver de guides, il accompagnait lui-même qui les fugitifs. Ce fut le cas, notamment, pour M. Wollgraber, un juif émigré d’Allemagne. Après la guerre, ce dernier retourna en Allemagne. Il raconta, au cours d’une émission radiophonique, comment il avait franchi la frontière suisse. En 1955, le père Claudius fut invité à Stuttgart par un groupe de Juifs allemands qu’il avait fait passer en Suisse et il évoqua ses activités pendant la guerre devant un public d’étudiants.

    Le 11 mars 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au père Claudius Fournier le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le messager de haute savoie du 20/08/1993Article de presse – Le messager de haute Savoie du 20/08/1993
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    Article de presse - Le courrier savoyard du 01/08/1993Article de presse – Le courrier savoyard du 01/08/1993

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 2 mois.