Dossier n°4873 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1991

Armelle Jacquin

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 04/10/1927
Date de décès : //
Profession : collègienne, gardienne des troupeaux

Marguerite (Jarre) Jacquin

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 05/09/1903
Date de décès : //
Profession : Mère de 5 enfants

Paul Jacquin

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 12/03/1898
Date de décès : 16/09/1967
Profession : Administrateur des fermes, agriculteur, régisseur
    Localisation Ville : Bergerac (24100)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Née à Karlsruhe en Allemagne, Hélène Fraenkel avait douze ans en avril 1939 quand sa famille réussit à la faire passer en France clandestinement, ainsi que sa sœur, par l’intermédiaire de l’OSE. Les deux fillettes trouvèrent asile à Strasbourg. Lorsque les Allemands envahirent la France, l’OSE transféra Hélène, sans sa soeur, dans un orphelinat de Bergerac (Dordogne). Un soir de 1942, des gendarmes français firent irruption dans l’établissement et arrêtèrent plusieurs Juifs, dont Hélène. Déjà dans le car qui devait la conduire dans un camp, elle fut remplacée au dernier moment par un Juif plus âgé et retourna à l’orphelinat. Il fut alors décidé de lui trouver une cachette plus sûre. Le directeur de l’établissement connaissait une famille qui habitait un château proche de Bergerac et qui administrait les fermes des alentours. Cette famille avait des liens avec la Résistance et abritait des enfants juifs munis de faux papiers d’identité. C’est ainsi qu’Hélène arriva en 1942 au château de Cireygeol, une vaste mais vieille bâtisse qui appartenait aux Jacquin, une famille fortunée qui avait cinq enfants. Elle vivait modestement, et se livrait aux travaux des champs avec l’aide des enfants et des réfugiés. Les enfants gardaient les troupeaux et travaillaient aux moissons. Après la guerre, Hélène évoqua la chaleur de la famille et tout particulièrement de la jeune Armelle, qui avait son âge et dormait dans la chambre contiguë à la sienne. Pour sa part, Armelle se souvenait d’Hélène comme d’une adolescente robuste qui ne pleurait jamais mais avait désèspérement besoin d’affection. Les Allemands et la milice française faisaient parfois des descentes dans la région, à la recherche de maquisards et de Juifs. Les Jaquin cachaient alors les aînés des enfants dans la forêt tandis qu’Hélène était dissimulée dans une meule de foin. Les Jacquin avaient averti leurs jeunes pensionnaires de ne révéler à personne qu’ils étaient juifs et ce n’est qu’à la Libération qu’Hélène découvrit que les autres enfants l’étaient également. Après la guerre elle demeura chez les Jacquin pendant un an et demi avant d’être envoyée dans un établissement de l’OSE à Toulouse. Les Jacquin avaient hébergé les enfants juifs sans aucune contrepartie. Par leur action, comme par leur participation à la Résistance, ils manifestaient leur opposition à l’occupant.

    Le 27 février 1991, Yad Vashem a décerné à Paul et Marguerite Jacquin et à leur fille Armelle le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presseArticle de presse
    7 octobre 2014 07:40:20

    Articles annexes