Dossier n°4981 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1991

Fortuné Delestrez

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 09/03/1891
Date de décès : //
Profession : Employé municipal, concierge appariteur à la mairie

Louise Delestrez

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 08/06/1893
Date de décès : //
Profession :

Roger Delestrez

Année de nomination : 1991
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Zénole Delestrez

Année de nomination : 1991
Date de naissance : 07/05/1911
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Béthune (62400)
    Département : Pas-de-Calais
    Région : Hauts-de-France

    L'histoire

    La famille Delestrez habitait à Béthune (Pas-de-Calais), à vingt-cinq kilomètres de la frontière belge. Les Allemands décidèrent de procéder le 16 décembre 1940, avec le concours de la gendarmerie française, à l’arrestation de tous les Juifs de la ville et leur internement dans un camp de transit. Les Juifs avaient été officiellement avertis de cette mesure, avec l’ordre de faire leurs préparatifs. Dès la nouvelle connue, Fortuné Delestrez se déclara prêt à donner asile à deux des enfants de la famille Davidowicz, Fanny, onze ans et demi, et Simon qui avait un an de moins. Les deux petits furent accueillis chaleureusement par les Delestrez et leurs enfants. Fortuné, employé municipal, disposait d’un logement de fonction au dernier étage de la mairie, où se trouvaient également plusieurs bureaux. Le quartier-général de la police allemande était établi en face de l’Hôtel de Ville. Le risque pris par les Delestrez en cachant les enfants était donc concret et immédiat. Dans leur témoignage après la guerre, Fanny et Simon évoquent deux incidents gravés dans leur mémoire : par deux fois les Allemands, prévenus par des dénonciateurs de la présence des enfants juifs, vinrent perquisitionner l’appartement. La première fois, Louise disposa précipitamment une grande nappe sur la table sous laquelle elle dissimula les enfants…. tandis que les Allemands, assis à cette même table, acceptaient une tasse de café. La perquisition fut sans résultat. La seconde fois, elle cacha les enfants à l’abri d’un fût de bière, derrière une armoire. Là encore, les Allemands repartirent bredouilles. Dans les deux cas, Louise n’avait pas perdu son sang-froid. Mais devant l’intensification des recherches, il fallait chercher une solution. Deux mois après le deuxième incident, Fanny et Simon, dissimulés dans des sacs de pommes de terre, quittaient l’appartement des Delestrez. Après bien des péripéties, ils réussirent à rejoindre leurs parents qui se cachaient à Paris. Comme, dans la capitale, la situation empirait, la famille Davidowicz prit à nouveau la fuite vers le sud. Une nouvelle séparation fut nécessaire. Les enfants furent recueillis par la famille Cadier (q.v.). En 1944, peu après la Libération, la famille Davidowicz put enfin se réunir, les enfants retrouvèrent leurs parents qui s’étaient cachés dans les Alpes.

    Le 4 septembre 1991, Yad Vashem a décerné à la famille Delestrez – Fortuné et Louise et leurs enfants Zénole et Roger – le titre de Juste des Nations. 

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes