Dossier n°527 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie (Kissling) Junker

Année de nomination : 1973
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Béziers (34500)
    Département : Hérault
    Région : Occitanie

    L'histoire

    En 1937, Maria Junker, de nationalité suisse, était employée de maison chez les Blum à Belfort. Lorsque la guerre éclata, Marcel Blum, le chef de famille, fut mobilisé. Après l’armistice de juin 1940, Maria Junker décida de rester avec les Blum qui partirent se réfugier à Béziers (Hérault). Ils firent la connaissance d’un pédiatre juif qui travaillait pour l’OSE, le docteur Gaston Lévy. Il soignait les enfants de dizaines de réfugiés juifs qui affluaient dans le sud de la France. Il était assisté par une jeune doctoresse juive, Mme Cegla-Schrotter, et lui fit faire la connaissance de Maria Junker. Après la guerre, le docteur Lévy témoigna du soutien considérable apporté par la Suissesse à l’oeuvre de l’OSE. Maria Junker se chargeait d’apporter du ravitaillement aux réfugiés et aux médecins de l’organisation qui se cachaient; elle s’occupait tout particulièrement des enfants qu’elle cherchait à réconforter. Lors des déportations massives d’août 1942, elle réussit à placer dans des familles d’accueil de nombreux enfants juifs dont les parents avaient été déportés ou avaient dû s’enfuir. Le docteur Cegla accoucha d’un petit garçon, Alain, mais malade, affaiblie par les privations, elle fut incapable de prendre soin du nouveau-né. Maria Junker vint le chercher et le conduisit chez les Blum, où elle s’en occupa personnellement. Un peu plus tard, Mme Cegla et son mari, recherchés par les gendarmes, furent contraints de prendre la fuite. Maria Junker procura de faux papiers au petit Alain qu’elle fit porter sur son passeport suisse. Le consulat helvétique à Lyon découvrit l’affaire; Maria se rendit sur place et réussit à convaincre le consul de ne rien faire. Vers la fin de l’année 1943, l’OSE commença à évacuer les Juifs réfugiés dans ses institutions, où ils n’étaient plus en sécurité, et leur chercha des abris. Maria Junker escorta dix-huit jeunes de 13 à 16 ans, pensionnaires d’une maison d’enfants à Limoges, et leur fit passer clandestinement la frontière suisse. Puis elle suivit la famille Blum, partie chercher un asile plus sûr à Saint-Benoît-du-Sault (Indre). Là, elle mit ses services à la disposition de la Résistance (Voir Clément, Maurice), portait de la nourriture aux maquisards malades et cachait des déserteurs. Elle organisa un cours de secourisme pour les épouses des résistants. En 1944, elle accepta courageusement de se charger de renseigner les résistants sur les mouvements des troupes allemandes dans la région.

    Le 10 juillet 1973, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Maria Junker-Kissling, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 8 mois.