Dossier n°5391 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Marie Buron

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 22/08/1908
Date de décès : 18/09/1982
Profession : Secrétaire de Mairie
    Localisation Ville : Angé (41400)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Maurice van Kote avait été arrêté à l’été 1941 avec plusieurs autres Juifs du 11éme arrondissement de Paris. Interné à Drancy, il en fut libéré au prix d’efforts considérables – et grâce à l’intervention d’amis haut placés. Au début de l’année 1942, il quitta Paris avec sa femme et ses deux fils, âgés de huit et cinq ans, pour tenter de se réfugier en zone libre. N’ayant pas réussi à passer la ligne de démarcation, ils se retrouvèrent à Ange, un village du Loir et Cher situé non loin de Blois. Ils s’y présentèrent comme des réfugiés arrivant de Normandie, région qui subissait alors des bombardements. Ils louèrent à un fermier une bicoque délabrée à l’orée du village. Bientôt la malnutrition et les conditions d’hygiène désastreuses laissèrent leur marque sur les gamins. Jean-Marie Buron était le secrétaire de mairie. Sa femme et lui dirigeaient l’école. Maurice van Kote vint le voir à la mairie et, sans chercher à cacher le fait qu’il était juif, demanda son aide. Il accepta sans hésiter et promit de garder secrète l’identité de la famille. Pendant les deux années suivantes – jusqu’à la Libération – le secrétaire de mairie, au mépris des risques considérables qu’il courait, fournit des cartes d’alimentation pour les produits de première nécessité aux van Kote. Les enfants furent admis à l’école du village grâce au soutien et à la sympathie du directeur et de sa femme. A la libération, les van Kote rentrèrent à Paris pour réorganiser leur vie. Les deux garçons restèrent chez les Buron pendant toute une année; ils étaient traités comme s’ils faisaient partie de la famille. D’autres familles juives avaient trouvé asile à Ange, et notamment les Comerman et leur fils, les Yetzkiely et leurs deux enfants ainsi que Marguerite Meyer. Tous bénéficièrent de l’aide désintéressée de Jean-Marie Buron. La famille van Kote resta en contact avec les Buron après le retour des enfants à Paris et ces derniers continuèrent ces relations.

    Le 21 septembre 1993, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jean-Marie  Buron, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse -La Nouvelle république du 08/06/1994Article de presse -La Nouvelle république du 08/06/1994

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 8 mois.