Dossier n°5792B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gaston Delaby

Année de nomination : 1993
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agriculteur

Georges Delaby

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 25/02/1896
Date de décès : 05/04/1964
Profession : Agriculteur

Madeleine Jeanne Delaby

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 13/09/1898
Date de décès : 08/05/1978
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Vouzan (16410)
    Département : Charente
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Georges et Madeleine Delaby vivaient à Chatelard-de-Vouzan (Charente), avec leurs trois filles et leur fils. La ligne de démarcation coupait en deux les terres du village, la ferme des Delaby se trouvant dans la zone contrôlée par Vichy. Profitant de cette situation, le fermier qui connaissait à fond les chemins et sentiers des alentours, escortait, moyennant finance, les personnes qui voulaient passer du nord occupé au sud. En automne 1942, Lucie Landré, enseignante à Angoulême, lui demanda d’accompagner deux jeunes juives à Périgueux, dans le département voisin de Dordogne. Renée Wegner, quatorze ans, et sa soeur Charlotte, dix ans, s’étaient retrouvées seules au monde à la fin du mois d’octobre de la même année. Leurs parents, Tova et Isaac Wegner, des Juifs polonais, avaient été arrêtés àAngoulême lors de la grande rafle de Juifs étrangers, puis déportés. Les fillettes expliquèrent à Georges Delaby que leurs parents avaient tout juste laissé assez d’argent pour payer le passage d’une seule d’entre elles. Emu, le fermier décida de faire passer toutes les deux sans aucune rémunération. Suivant ses instructions, Renée et Charlotte prirent un train en partance pour le sud, sans bagages et sans dire au revoir à quiconque. Georges Delaby se trouvait déjà dans ce même train, à quelques compartiments du leur. Lorsqu’il descendit, elles le suivirent de loin. Il s’arrêta dans une forêt et les attendit pour leur expliquer ce qu’elles devraient faire : continuer à le suivre rapidement et sans faire de bruit jusqu’à ce qu’il leur dise de s’arrêter. A l’aube, après des heures de marche, ils atteignirent la ferme. Madeleine et son fils Gaston les accueillirent chaleureusement et s’occupèrent d’elles avec dévouement. Les fillettes passèrent une dizaine de jours chez les Delaby, en attendant que les conditions soient propices pour les conduire chez les Cordelier (q.v) qui les attendaient à Périgueux. De ce bref séjour devait naître une amitié qui perdura après la Libération. Jusqu’à leur départ pour Israël les deux fillettes vinrent régulièrement revoir les Delaby, et passer chez eux leurs vacances.

    Le 1er août 1993, Yad Vashem-Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné à Madeleine Delaby ainsi qu’à leur fils Gaston le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 10 mois.