Dossier n°5805 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcellin Cazals

Année de nomination : 1993
Date de naissance : 18/06/1905
Date de décès : 28/10/2001
Profession : gendarme, chef de brigade
    Localisation Ville : Le Malzieu-Ville (48140)
    Département : Lozère
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Marcellin Cazals

    Lorsque la guerre éclata, le sergent Marcellin Cazals commandait le poste.de gendarmerie à Malzieu-Ville dans la Lozère. Dès le début, il prit position énergiquement contre le gouvernement de Vichy et ses lois raciales et rallia la clandestinité. Il vint en aide aux réfugiés installés à Malzieu, et notamment à 200 Juifs qui avaient fui la zone occupée. Il prévenait les Juifs qui étaient sur le point d’être arrêtés, leur permettant de s’enfuir avant l’arrivée des gendarmes – aucun d’entre eux ne fut pris. En février 1943, la préfecture de la Lozère donna ordre à la gendarmerie de procéder à l’arrestation de tous les hommes juifs âgés de 18 à 55 ans qui étaient enregistrés dans ses bureaux. Aidé par quelques camarades, Marcellin Cazals avertit tous les Juifs de cette tranche d’âge de l’heure et du jour exacts où ses gendarmes viendraient les arrêter. Lorsqu’il se présenta à l’heure dite avec les gendarmes au domicile des personnes visées, aucune d’entre elles ne s’y trouvait. Après beaucoup de tribulations, Chaim Edelhertz, un tailleur juif né en Pologne, était arrivé à Malzieu à la fin de l’année 1942 avec sa femme et leurs deux fillettes. Lorsque Marcellin Cazals vint l’arrêter avec ses hommes, la femme de Chaim répondit que son mari était parti travailler à Clermont. En tant qu’étranger, il n’avait pas le droit de quitter son domicile sans une autorisation. Les gendarmes fermèrent les yeux et déclarèrent plus tard à leurs supérieurs que l’individu s’était échappé. En été 1943, le sergent Cazals prévint Madame Edelhertz qu’il serait procédé à une nouvelle opération d’arrestation. Cette fois, lorsque les gendarmes se présentèrent, elle leur dit que son mari avait disparu après avoir trouvé du travail à Nice. Ils se contentèrent de demander aux voisins de confirmer par écrit sa disparition. Les gendarmes recherchaient aussi un Juif du nom de Bromberg. Lorsqu’ils arrivèrent à son domicile, les femmes de la famille les reçurent et protestèrent bruyamment. M. Bromberg saisit l’occasion pour sauter par la fenêtre de derrière. Les gendarmes le virent-ils? Quoi qu’il en soit, personne ne chercha à l’attraper. A la suite de ces événements Marcellin Cazals déclara à ses supérieurs : « Il n’y a pas de Juifs à Malzieu ». Victime d’une dénonciation anonyme, il fut longuement interrogé sur ses liens avec la résistance mais réussit à convaincre les enquêteurs de son innocence.

    Le 8 septembre 1993, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Marcellin Cazals le titre de Juste parmi les Nations.

    Suzanne, la maman et Régine.

    Documents annexes

    Article de presse - La Dépêche du Midi du 23/12/1994Article de presse – La Dépêche du Midi du 23/12/1994
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    Mis à jour il y a 8 mois.