Dossier n°584 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lucie Cartier

Année de nomination : 1971
Date de naissance : 06/07/1894
Date de décès : //
Profession : Employée de commerce
    Localisation Ville : Paris (75014)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    En 1942 les Allemands arrêtèrent la famille Mol, des Juifs polonais qui s’étaient enfuis de Belgique, à la frontière entre la France et la Suisse où ils tentaient se réfugier. Les parents furent déportés vers l’est mais la police française envoya leur petit garçon de trois ans, Freddy, dans un monastère d’où il fut transféré dans un home juif à Paris, établissement qui était sous le contrôle des autorités. La famille Weill, des Juifs français, fit sortir illégalement l’enfant de ce home et le recueillit dans son foyer. Vers la fin de l’année 1943, la police française se mit à la recherche du petit Freddy et retrouva ses traces après son départ du monastère. Le garçonnet fut sauvé grâce à Lucie Cartier, qui avait travaillé comme caissière chez les Weill avant la guerre. Ces derniers furent avertis par un ami travaillant à la préfecture de Paris qu’une nouvelle rafle de Juifs était imminente et que leur nom se trouvait sur la liste. Ils devaient quitter immédiatement leur domicile et se cacher. Lucie Cartier, qui savait que donner asile à des Juifs était dangereux, mit pourtant l’appartement de ses parents à la disposition des Weill, qui y vécurent jusqu’à la Libération. Quant au petit Freddy, elle le cacha dans un autre logement, dans la banlieue de Paris, et s’occupa de lui avec dévouement pendant de nombreux mois, jusqu’à la Libération. Elle risqua sa vie pour des raisons humanitaires et par affection pour son ancien patron. Après la guerre, Freddy Mol s’installa en Israël où il fonda son foyer. Lucie Cartier fit des économies pour aller lui rendre visite, à lui et à ses enfants en Israël.

    Le 9 mai 1971, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lucie Cartier, le titre de Juste parmi les Nations.

     

     




    Mis à jour il y a 8 mois.