Dossier n°5942 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Gabrielle Benoit Meldon

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 12/05/1891
Date de décès : 26/05/1980
Profession : Organisateur de séjour d’enfants

Gustave Benoit

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 06/04/1885
Date de décès : 23/11/1946
Profession : Organisateur de séjour d’enfants
    Localisation Ville : Nieul-sur-l’Autise (85240)
    Département : Vendée
    Région : Pays-de-la-Loire

    Lorsque la guerre éclata, Mme Borman, une veuve, vivait avec ses cinq enfants âgés de quatre à treize ans dans le 20ème arrondissement de Paris. Son mari avait obtenu la nationalité française en 1932; néanmoins les grandes rafles de l’été 1942 la plongèrent dans la terreur. Terrifiée à l’idée de voir ses enfants arrachés eux aussi à leur foyer par les policiers lors d’une rafle nocturne, elle se mit à les faire dormir chaque nuit dans un endroit différent – notamment dans des garages ou des entrepôts. Finalement, au printemps 1943, elle décida d’envoyer les trois aînés loin de Paris, à Nieul-sur-l’Autise, une localité du sud de la Vendée où ils avaient été en colonie de vacances les années précédentes. La colonie, « Lumière et Santé », était organisée à partir de Paris; les familles locales accueillaient les petits Parisiens contre rémunération. Le concierge de l’immeuble des Borman conduisit les trois enfants à la gare, leur acheta des billets et s’assura qu’ils étaient bien installés dans le train. On avait bien sûr retiré l’étoile jaune de leurs vêtements. Lorsque les trois petits – Odette, treize ans, et ses deux frères, George, dix ans et demi et Serge, sept ans – arrivèrent à Nieul-sur-l’Autise, Gustave Benoît, prévenu, les attendait. Les enfants devaient passer près de dix-huit mois chez les Benoît, de mars 1943 au début de l’année scolaire 1944/45, en compagnie d’un autre petit garçon juif, Léon Skoroki. Tous étaient traités comme s’ils faisaient partie de la famille. La fille aînée des Benoît, mariée et qui vivait dans un village voisin, cachait elle aussi une fillette juive (q.v. Thibaudeau). Les trois garçons fréquentaient l’école primaire toute proche; toutefois Gustave et sa femme Gabrielle gardèrent Odette à la maison, craignant de l’envoyer au collège, dont les bâtiments étaient partiellement occupés par le poste de police. Le fait que les enfants étaient Juifs fut gardé totalement secret, pour la sécurité des enfants et de ceux qui les cachaient. Madame Borman n’ayant pas les moyens de payer pour l’entretien de ses enfants, la famille Benoît fut remboursée après la guerre par l’association de bienfaisance qui organisait les colonies de vacances dans la région. Près de cinquante ans après la guerre, les enfants Borman retournèrent à Nieul, à la recherche de ceux qui les avaient sauvés; ils s’aperçurent alors que d’autres petits juifs avaient été cachés dans des familles du village, par l’entremise de la colonie de vacances.

    Le 9 janvier 1994, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Gabrielle et Gustave Benoît le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

    Article de presse - 01/1995Article de presse – 01/1995
    27 juillet 2017 17:15:22

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