Dossier n°6159 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

François Flageollet

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 17/01/1922
Date de décès : //
Profession : Prisonnier de guerre
    Localisation Ville : Camp de Burgau ()
    Département :
    Région :

    L'histoire

    François Flageollet

    Vers la fin de l’année 1943, Rose Glassman, après avoir été transférée de camp en camp, arriva au camp de concentration de Burgau en Allemagne. A vingt-et-un ans, elle se retrouvait seule au monde, ayant perdu toute sa famille pendant la guerre. A Burgau elle rencontra Régina Goldberg, une détenue de son âge; les deux femmes se lièrent d’une amitié qui leur permit de survivre. Elles travaillaient chez deux de leurs geôliers,qui les avaient prises comme bonnes à tout faire, chargées du ménage, de la cuisine et des courses. Malgré leur situation relativement privilégiée, elles souffraient de malnutrition comme les autres internés. En mars 1944, alors qu’elle faisait des courses, Rose rencontra François Flageollet, jeune Français de son âge interné dans le camp international de Burgau où les conditions étaient meilleures que dans celui des prisonnières juives. Voyant que la jeune femme semblait mourir de faim, François se présenta et lui demanda comment il pourrait l’aider. « Donnez moi un peu de pain » fut la réponse. A partir de ce jour là, le jeune Français se rendit tous les soirs à un point convenu, le long de la clôture électrifiée séparant le camp international du camp juif, pour lancer deux sandwiches – un pour Rose et un pour son amie, que Rose lui avait présentée comme sa soeur. Un soir, les sandwiches furent accompagnés d’un message : François suggérait aux deux femmes de venir dans son camp en passant sous la clôture; il leur avait trouvé une cachette dans un tunnel désaffecté et était sûr de pouvoir s’occuper d’elles. Elles refusèrent, craignant que cela ne leur coûte la vie à tous trois. Il continua néanmoins à les aider pendant sept mois, jusqu’à son transfert de Burgau. Pendant les derniers mois de la guerre, les deux femmes furent elles-aussi transférées dans un autre camp mais survécurent. Après la guerre François Flageollet chercha ses protégées et retrouva leurs noms sur une liste des survivants établie par la Croix-Rouge. Il écrivit à Rose Glassman, qui avait émigré au Canada. Tous deux continuèrent à correspondre pendant près d’un demi-siècle, mais sans jamais se revoir.

    Le 12 juin 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à François Flageollet le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Les médias externes :