Dossier n°6161 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1994

Georges Marcelot

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 17/11/1909
Date de décès : //
Profession : Commerçant

Jeanne-Marie Marcelot Delie

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 27/11/1910
Date de décès : //
Profession : Commerçante
    Localisation Ville : Soulaines-Dhuys (10200)
    Département : Aube
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    En 1933, la famille Badarau, des Juifs de Roumanie, vint s’installer à Soulines-Dhuys (Aube), à une cinquantaine de kilomètres de Troyes. M. Badarau acheva ses études de médecine en France et ouvrit un cabinet médical de généraliste-accoucheur à Soulines. Lorsque la guerre éclata, il était bien connu dans la ville, et sa femme et lui y avaient de nombreux amis. Les Badarau avaient deux filles, nées en 1936 et en 1938. En dépit de la législation anti-juive, le médecin continua à travailler jusqu’au début de 1942. Il reçut alors une notification officielle lui interdisant d’exercer. Georges et Jeanne-Marie Marcelot, des voisins et des amis mobilisèrent alors tous les habitants de la localité, qui signèrent une pétition demandant le maintien du médecin. Georges remit lui-même la pétition au commandant de la gendarmerie. Il s’adressa aussi à l’archevêque. Ses efforts se heurtèrent à un refus catégorique, « Badarau étant de toute évidence Juif ». Georges et Jeanne-Marie comprirent alors qu’il était impératif d’aider le docteur et sa famille à passer en zone sud. Le 10 août 1942 à l’aube, Jeanne-Marie conduisit la famille Badarau à la gare centrale des autobus d’où elle devait prendre le car pour se rendre chez des amis des Marcelot qui habitaient, dans le Loir-et-Cher, un village proche de la ligne de démarcation. Le docteur Badarau avait réussi à effacer la mention « juif » de sa carte d’identité et Mme Marcelot avait donné sa propre carte à Mme Badarau. Au poste de contrôle, les gendarmes laissèrent passer la famille sans remarquer que Mme Badarau ne ressemblait en rien à la photo figurant sur la carte d’identité qu’elle leur avait présentée. Georges Marcelot, qui avait un laissez-passer en sa qualité de commerçant, franchit trois fois la ligne de démarcation pour aller porter aux Badarau du ravitaillement et des vêtements, du linge etc. qu’ils avaient dû laisser à Soulines. Les Badarau lui avait confié leurs objets de valeur qu’il garda jusqu’à la Libération. M. et Mme Marcelot avaient risqué leur vie et celle de leurs trois enfants pour venir à l’aide de leurs amis en détresse. Malgré la modestie de leurs ressources, ils ne cherchèrent pas à obtenir la moindre rétribution.

    Le 20 juillet 1994, Yad Vashem a décerné à Georges et Jeanne-Marie Marcelot le titre de Juste parmi les Nations. 

    Georges et Jeanne Marie MARCELOT

    Documents annexes

    Article de presse - L'est EclairArticle de presse – L'est Eclair
    29 octobre 2014 09:17:15
    Article de presse -  L'est Eclair du 10/12/1997Article de presse – L'est Eclair du 10/12/1997
    29 octobre 2014 09:16:41

    Articles annexes

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