Dossier n°6273 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emilie Baldy

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : 10/07/1968
Profession : sans profession

Pierre Baldy

Année de nomination : 1994
Date de naissance : //
Date de décès : 04/04/1974
Profession : fonctionnaire PTT, télégraphiste
    Localisation Ville : Nîmes (30000)
    Département : Gard
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Pierre et Emilie BALDY

    Début 1945, Pierre & Émilie Baldy avec Judith Stern

    Lorsque les Allemands envahirent la Belgique en mai 1940, la famille Stern – le père, la mère, les deux filles et le fils – s’enfuirent d’Anvers vers le sud, s’arrêtant à Nîmes, chef-lieu du département du Gard. Avec deux autres familles qui avaient fui la Belgique, ils louèrent un appartement et se firent enregistrer à la police. Jusqu’à l’été 1942, les trois familles parvinrent à subvenir dignement à leurs besoins et à vivre plus ou moins normalement. Les enfants Stern – Édith, seize ans, Alex, huit ans et Judith, six ans – fréquentaient lycée et école communale. Édith se lia d’amitié avec une camarade de classe, Simone Baldy. Simone s’étonna de voir que son amie ne venait pas en classe le samedi. Édith expliqua qu’elle était juive. Simone, née en Tunisie, connaissait bien les coutumes des Juifs traditionalistes dans ce pays. Elle dit à sa nouvelle camarade que sa mère, Émilie, viendrait volontiers allumer leur réchaud le samedi. Le 26 août 1942 une grande rafle eut lieu en zone non-occupée et plusieurs des Juifs qui partageaient l’appartement des Stern furent arrêtés. Le lendemain, Madame Stern rencontra Émilie Baldy et, en larmes, lui raconta ce qui était arrivé. Les Stern avaient pris la décision d’envoyer leurs enfants dans une colonie de vacances loin de la ville et de se chercher une cachette. Madame Baldy leur offrit son propre appartement, bien modeste, composée de deux petites chambres et une cuisine. L’endroit n’était pas habité car Émilie et Pierre, son mari, s’occupaient de la maman de Pierre, qui était malade, et Simone logeait chez des parents. Le soir même les Stern s’installèrent dans la maison. Quelques jours plus tard, les enfants Stern arrivèrent à l’improviste. Ils n’avaient pas aimé la colonie, avaient vendu quelques affaires pour avoir de quoi prendre le car et rentrer à Nîmes. Toute la famille Stern se retrouva donc dans les deux petites pièces de l’appartement des Baldy. La situation s’aggrava à la fin du mois de septembre, lorsque les parents Baldy rentrèrent chez eux, avec Simone. Les enfants Stern et la jeune Baldy dormaient dans le même lit. Par ailleurs la présence allemande se faisait de plus en plus menaçante et au printemps 1943 les Stern partirent pour Nice, ville qui était alors sous contrôle italien. En septembre de la même année, quand les Allemands occupèrent cette ville, Madame Stern fut arrêtée à Nice. Ses filles étaient cachées dans un couvent et le fils dans un autre établissement catholique. Son mari fut arrêté à son tour, puis déporté. Ce n’est qu’après la guerre que le frère de madame Stern retrouva les enfants. Ceux des Stern qui étaient restés en vie continuèrent de correspondre avec leur amie Simone jusqu’à ce que les filles émigrent en Israël; le garçon resta en France. Dans les années 1980, les Stern vinrent en France retrouver ceux qui les avaient sauvés et renouèrent avec Simone, qui habitait toujours la petite maison de Nîmes.

    Le 16 août 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Pierre et Émilie Baldy, le titre de Juste parmi les Nations.

     

     




    Mis à jour il y a 3 mois.