Dossier n°6354 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Léon Louis Bronchart

Année de nomination : 1994
Date de naissance : 11/09/1896
Date de décès : 25/09/1986
Profession : Conducteur de locomotive
    Localisation Ville : Brive-la-Gaillarde (19100)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Léon Bronchard était né en 1898. Depuis la fin de la première guerre mondiale il était ingénieur et conducteur de locomotive. Lorsque la France signa l’armistice en juin 1940, il vivait à Brive-la-Gaillarde en Corrèze, donc en zone non occupée par les Allemands. Il était opposé à la politique de Vichy, pour des raisons tant idéologiques qu’humanitaires. En novembre 1942, lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, Léon Bronchard avait pour voisins à Brive la famille Rosenberg. Il s’agissait de Juifs polonais venus vivre à Paris en 1920. Trois de leurs enfants étaient nés en France. Bien qu’installés dans ce pays de longue date, les Rosenberg n’avaient pas la nationalité française. Ils avaient fui Paris occupé pour se réfugier à Brive. Le père de famille faisait de la résistance avec son fils aîné, laissant sa femme et ses trois filles à Brive. L’ingénieur leur sauva la vie en leur fournissant de faux papiers si bien faits que Paulette, qui avait dix-sept ans, put les utiliser pour servir de courrier dans la Résistance, transmettant documents et informations. Léon Brochard contribua aussi au salut d’Adolphe Strykowsky, autre Juif né en Pologne, ami des Rosenberg. La Gestapo était sur sa piste; aussi un soir Léon lui prêta un uniforme SNCF et ils se rendirent ensemble à la gare. Puis l’ingénieur prit un train en stationnement et le fit démarrer; trois kilomètres plus loin Adolphe monta à bord. Le train se rendit à Grenoble, alors sous occupation italienne. Le courage de Léon Bronchard finit par le perdre. Déjà le 31 octobre 1942, quelques jours avant l’occupation du sud de la France, il avait refusé de conduire un train transportant de Montauban, des déportés juifs vers l’est. Deux mois plus tard, c’est un convoi de soldats allemands qu’il refusa de conduire. Arrêté, il fut déporté dans un camp de concentration avec son fils aîné, Louis, qui avait vingt ans. C’est le seul conducteur de train connu qui eut le courage et l’audace de refuser de transporter des déportés juifs. Son fils Louis survécut et rentra en France après la guerre.

    Le 17 octobre 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Léon Bronchard le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – Léon Bronchard, Juste, ouvrier et soldat
    Hommage à Léon Bronchard
    Hommage à Léon Bronchard
    Article de presse – La Voix du Nord du 10/11/2012
    Article de presse -Bulletin d’Informations Municipales N°33139 07/2013
    Article de presse -L’avenir de l’Artois du 1/11/2012



    Mis à jour il y a 2 mois.