Dossier n°6381B - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1997

Germaine Bour

Année de nomination : 1997
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : boulangère
    Localisation Ville : Pont-à-Mousson (54700)
    Département : Meurthe-et-Moselle
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Victor Hergott avait une entreprise de transports à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) où il vivait avec sa femme Cécile. Ils s’étaient liés d’amitié avec Adolphe et Berthe Hoffmann, des Juifs originaires de Russie. Adolphe travaillait dans une fonderie. Il fut arrêté en 1943 parce que Juif et interné à Drancy. Les Hoffmann vivaient, avec leurs quatre enfants, qui fréquentaient l’école, dans un logement situé au dessus d’une boulangerie. Derrière l’immeuble, un autre bâtiment abritait l’entrepôt de farine et le fournil qui appartenait à la famille Bour, dont l’appartement se trouvait au dessus de celui qu’occupaient les Hoffmann. Le 1er mars 1944, M. Very, professeur de piano d’Eugénie Hoffmann, la retint après la leçon et lui dit en catimini de prévenir sa mère que les Allemands s’apprêtaient à arrêter, le lendemain, tous les Juifs de la ville. Ne sachant que faire, Berthe Hoffmann se contenta d’envoyer son fils Arnold, dix ans, dormir chez les Hergott. Le lendemain matin, ses trois filles et elle virent par la fenêtre des soldats allemands approcher. Affolées, elles allèrent se cacher dans l’entrepôt, se dissimulant derrière des sacs de farine. Quelques minutes plus tard, les Allemands faisaient irruption dans leur appartement. Germaine Bour, qui avait tout vu, s’en fut chercher Eugénie et ses filles, les amena chez elle et les cacha sous des lits. Puis elle alla ouvrir la boulangerie comme tous les matins. Peu après les Allemands entrèrent dans le magasin et demandèrent où étaient les Hoffmann. La boulangère répondit avec assurance qu’ils avaient déjà été tous arrétés et cracha par terre, comme si elle voulait exprimer son mépris pour ses voisins juifs. Ce geste convainquit les Allemands qu’elle ne mentait pas et ils quittèrent les lieux. La nuit-même, les fugitives furent conduites à la ferme des Thouvenain (q.v.). Les Hergott gardèrent Arnold chez eux. Pierrette était ravie d’avoir un camarade de son âge. Ses parents s’occupèrent du gamin avec sollicitude, le traitèrent comme leur propre fils et firent même venir une couturière pour lui confectionner des vêtements. Malgré les coups de téléphone anonymes où l’on proférait des menaces contre les « cacheurs d’enfant juif », ils continuèrent à protéger Arnold jusqu’à la Libération. La famille Hoffmann fut à nouveau réunie après la guerre et tous finirent par émigrer aux Etats-Unis, d’où ils correspondirent fidèlement avec leurs sauveteurs.

    Le 13 mars 1997, Yad Vashem a décerné à Victor et Cécile Hergott et Germaine Bour le titre de Juste des Nations. 

     

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes

    Aucun autre article