Dossier n°6673 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1995

Claire De Solages

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 19/05/1906
Date de décès : 10/05/1994
Profession : Châtelaine, mère de 7 enfants

Maurice De Solages

Année de nomination : 1995
Date de naissance : 12/01/1897
Date de décès : 27/11/1960
Profession : Châtelain, maire de la Commune
    Localisation Ville : Mézens (81800)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Né en Allemagne en 1903, Kurt Jacoby émigra au début des années trente avec sa femme et son fils pour s’installer à Paris. Lorsque la Seconde guerre mondiale éclata, il s’engagea comme volontaire dans l’armée française. Il y fit la connaissance d’un prêtre. Lorsqu’il fut démobilisé après l’armistice de juin 1940, celui-ci lui remit une lettre de recommandation pour un de ses amis, prêtre également, qui habitait à Gaillac dans le Tarn. Ce n’est qu’après la grande rafle des Juifs de Paris, le 16 juillet 1942, que Kurt Jacoby en fit usage. Il alla trouver le prêtre – François de Solages – et lui demanda de l’aider à trouver asile pour lui, sa femme, leur fils de dix-sept ans et leur fille de quatre ans. Le curé l’adressa à son propre frère, le comte Maurice de Solages, qui vivait avec sa femme et leurs sept enfants dans la propriété familiale au village de Mezens, non loin de Gaillac. Le comte, qui était maire de la commune, fabriqua lui même de faux papiers au nom de chacun des membres de la famille Jacoby, qu’il comptait cacher en quatre endroits différents. Kurt Jacoby fut placé dans un monastère, où il fut employé comme jardinier; sa femme fut accueillie dans un hôpital psychiatrique tenu par des religieuses, la petite fille alla dans un pensionnat. Alexandre, le garçon, devait être logé dans un monastère voisin, mais ce projet échoua et l’adolescent vécut chez le comte et la comtesse du 6 septembre 1942 au 22 octobre 1944. Il occupait une petite pièce dans la tour du château où quasiment personne ne se rendait. Comme sa présence devait rester secrète, il ne pouvait en sortir que la nuit. En mai 1943, une colonne blindée allemande vint s’installer dans le parc du château, et les Allemands demandèrent à visiter le château. Le comte et la comtesse, qui couraient eux-mêmes un immense danger, réussirent à calmer le jeune Alexandre, lequel proposa à plusieurs reprises de partir, craignant que sa présence ne soit fatale à ses bienfaiteurs. Ceux-ci refusèrent fermement. Les quatre Jacoby survécurent à l’Occupation.

    Le 13 juin 1995, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné au comte Maurice de Solages et à son épouse la comtesse Claire, le titre de Juste parmi les Nations.

     

    Documents annexes

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    Articles annexes