Dossier n°6755 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Barras

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Ouvrier agricole
    Localisation Ville : Viry (74580)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Émile BARRAS

    Émile BARRAS

    Né en Suisse, Émile Barras jouissait de la double nationalité française et suisse. Il habitait à Viry, en Haute-Savoie, près de la frontière suisse. Émile appartenait à la Résistance. Il avait notamment aidé des militaires alliés parachutés en France à passer en Suisse ou en Espagne. Un jour, il fut contacté par son ami Joseph Fournier (q.v). Fournier se servait de son camion pour faire passer clandestinement la frontière suisse à des enfants juifs – à la demande des Éclaireurs israélites et du Mouvement de la jeunesse sioniste. Comme Barras connaissait bien toutes les routes de la région, Fournier lui demanda de l’aider à faire passer un groupe d’enfants. Le premier groupe, conduit par une jeune femme juive, Marianne Cohn, arriva à la gare de Viry, venant d’Annemasse, le 22 mai 1944. Barras, qui attendait leur train, remarqua la présence de soldats allemands venus contrôler les papiers des voyageurs. Heureusement, le train arriva avec du retard et les Allemands, las d’attendre, étaient partis. Barras accueillit les enfants et les conduisit en camion, par des chemins détournés, vers Saint-Julien, et de là, à pied à travers champs, vers un poste frontière près de Rougemont en Suisse où des agents de liaison prirent en charge les enfants et leur firent gagner l’intérieur du pays. Barras se livra plusieurs fois à cette opération avec différents groupes d’enfants. Toutefois, connaissant bien la façon d’agir des soldats allemands, il conseilla à Marianne Cohn d’emprunter un autre itinéraire pour gagner Viry. Fournier fut, lui aussi, mobilisé pour accompagner les enfants. Le 31 mai, c’est lui qui les escorta à partir d’Annemasse. Son frère Raoul, recruté pour l’aider, arriva à bicyclette au point de rendez-vous et se mit à suivre le camion. Lorsque les enfants en descendirent, une voiture arriva pleine de soldats allemands qui ordonnèrent à tous les passagers de sortir. Marianne Cohn et Joseph Fournier prétendirent être en route vers un orphelinat de la région tandis que Raoul déclara aller à la pharmacie. Voyant ce qui se passait, Barras décida de s’enfuir avant que les. Allemands ne l’arrêtent. Ses compagnons furent arrêtés et torturés (q.v. Deffaugt). Marianne Cohn, arrêtée elle aussi, sera un peu plus tard torturée et sauvagement assassinée par la milice française.

    Le 3 mars 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Émile Barras, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Témoignage Émile BARRAS du 18 octobre 1994



    Mis à jour il y a 3 mois.