Dossier n°6755A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Fournier

Année de nomination : 1995
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Commerçant d’épicerie en gros (entreprise familiale)
    Localisation Ville : Viry (74580)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Joseph Fournier vivait à Viry, en Haute-Savoie, à cinq kilomètres environ de la frontière suisse. Sa famille possédait un commerce d’épicerie en gros et un camion pour les livraisons. Le jeune homme, qui avait dix-neuf ans au début de l’Occupation, fit de la Résistance, ainsi que son frère. Il se porta notamment volontaire pour aider des groupes d’enfants juifs à passer illégalement en Suisse. Il travaillait avec Émile Barras (q.v), qui connaissait bien la frontière. Les groupes d’enfants, encadrés par les organisations clandestines des Éclaireurs Israélites de France et du Mouvement de la jeunesse sioniste, descendaient à la gare d’Annemasse. Le 31 mai 1944, 32 enfants âgés de 3 à 18 ans arrivèrent ainsi de Limoges accompagnés par Marianne Cohn. Sur ses instructions, ils prirent place dans le camion de Joseph Fournier, qui les attendait près de la gare pour les conduire au point de rendez-vous, à l’entrée de Viry. Là, Émile Barras devait les prendre en charge et leur faire passer la frontière à pied. Une patrouille de garde-frontières allemands intercepta le camion. Refusant les explications de Joseph Fournier sur la présence des enfants, elle l’arrêta avec les enfants et Marianne Cohn, les ramena tous à Annemasse pour les incarcérer dans une prison de la Gestapo. Joseph Fournier fut torturé pendant trois semaines, et ne dut son salut qu’à l’intervention de membres de son réseau, qui réussirent à faire pression sur un officier de police de la ville voisine de St-Julien. Celui-ci le fit remettre en liberté. Marianne Cohn fut assassinée par la milice française; les enfants furent sauvés grâce au maire d’Annemasse, Jean Deffaugt (q.v).

    Le 10 septembre 1995, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Joseph Fournier le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 2 mois.