Dossier n°7072 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette (Pinck) Dodo

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : 15 ans

Alfred Pinck

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Boulanger

Lucie Pinck

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Boulangère
    Localisation Ville : Vaucouleurs (55140)
    Département : Meuse
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Alfred Pinck était boulanger à Vaucouleurs (Meuse) où il habitait avec sa femme Lucie et leur fille Henriette. La ville fourmillait de soldats allemands qui venaient souvent contrôler la boulangerie, à la recherche de Juifs. Les trains qui emportaient les déportés vers les camps de la mort traversaient la région de Vaucouleurs. Parfois, des Juifs réussissaient à sauter en marche et cherchaient un abri dans la ville. Alfred Pinck créa un réseau de Résistance qui s’occupait notamment de cacher les fugitifs; sa femme et lui hébergeaient les Juifs en attendant de pouvoir les transférer vers un endroit plus sûr. Le 20 novembre 1943, Edouard Schandalow et son ami Claude Aron, deux Juifs qui avaient pu sauter d’un train alors qu’il ralentissait dans une courbe à l’approche de Metz, arrivèrent à Vaucouleurs. Alfred et Lucie les recueillirent et s’occupèrent d’eux pendant sept jours, sans rien leur demander en contrepartie. Puis, Alfred Pinck, après avoir procuré de faux papiers aux deux fugitifs, les accompagna à la gare locale et les installa dans un train en direction de Neufchâteau (Vosges), où Henriette Pinck, alors âgée de quinze ans, était pensionnaire. Suivant les instructions de son père, Henriette vint les attendre à la gare et les conduisit chez M. Absalon, un boulanger qui avait accepté de les héberger. Plus tard les deux hommes partirent vers le sud et arrivèrent à Lyon. Claude Aron rejoignit alors le maquis. Pris par les Allemands, il fut déporté à Auschwitz et y périt. En janvier 1944, Alfred Pinck fut arrêté par la Gestapo. Sauvagement torturé, il ne parla pas; aucun de ses camarades de réseau ne fut dénoncé. Un jour, à bout de forces, l’héroïque boulanger tenta de se suicider en se jetant du haut du bâtiment où on le torturait. Très grièvement blessé, il vécut assez longtemps pour voir les soldats américains libérer la ville, puis succomba à l’hôpital. La municipalité de Vaucouleurs honora sa mémoire en donnant son nom à une rue de la ville. Sa fille Henriette écrivit : « Nous avons vécu ensemble des moments exaltants et terribles qu’il a, malheureusement, payés de sa vie et son martyre m’a laissée meurtrie à jamais! Je ne regrette rien, cependant, et suis heureuse d’avoir aidé ces évadés à échapper à la mort ».

    Le 27 mars 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Alfred Pinck, sa femme Lucie et leur fille Henriette, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - L'écho des Vosges du 24/01/1997Article de presse – L’écho des Vosges du 24/01/1997
    Article de presse - L'écho des Vosges du 17/01/1997Article de presse – L’écho des Vosges du 17/01/1997



    Mis à jour il y a 11 mois.