Dossier n°7177A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ernest Boulade

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : 16/07/1980
Profession : Fermier

Maria (Boulade) Chabert

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 14/10/1906
Date de décès : 16/11/2002
Profession : Fermière

Emma (Boulade) Gay

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 30/05/1910
Date de décès : 24/07/1998
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Réalmont (81120)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Ernest Boulade et ses deux soeurs, Emma Gay et Maria Chabert, tous paysans, vivaient à Lafenasse, village situé près de Réalmont (Tarn). La famille Silberstein y arriva au début de l’année 1943. Ces Juifs originaires de Turquie dont ils avaient la nationalité, avaient fui Paris au début de l’Occupation et s’étaient réfugiés à Marseille. Lorsque les Allemands occupèrent la zone sud, ils quittèrent la ville. Ils louèrent une petite maison sans eau courante à Lafenasse. Ernest Boulade fit leur connaissance en venant leur proposer des œufs. Ils sympathisèrent et le fermier leur promit de les aider en cas de besoin. La situation des Juifs dans la région devenant dangereuse, Madame Silberstein quitta Lafenasse avec ses deux enfants – une petite fille de quinze jours et son aînée qui ne marchait pas encore – pour se se réfugier chez des parents à Réalmont. Son mari Isidore trouva refuge, avec ses amis Albino et Samy Sarfaty, dans le grenier de la porcherie de Rose Cahours (q.v.). Une nuit, Ernest Boulade vint leur rendre visite. Il repartit avec Isidore, qui souffre beaucoup des conditions de vie dans sa cachette et de la proximité des porcs. Il le ramena dans sa ferme, La Combessie, où Isidore resta plusieurs semaines. Le fermier pourvoyait à ses besoins et assurait la liaison avec sa femme et ses filles qui étaient cachées non loin de là. Toutefois Isidore, déprimé et souffrant, avait besoin de soins et de calme. La famille décida donc se réunir et loua à cet effet une maison isolée dans le village voisin de Carente. La maison n’avait pas l’eau courante et, de surcroît, était infestée de rats. La famille ne put survivre que grâce à la générosité et au courage des sœurs d’Ernest, Emma et Maria. Malgré le danger, elles rendaient visite régulièrement aux réfugiés, leur apportaient des fruits frais et particulièrement du lait de la ferme pour les deux petites, et s’attardaient pour bavarder. Grâce à leur soutien sans faille et à leur amitié les Silberstein purent tenir jusqu’à la Libération.

    Le 4 août 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Ernest Boulade et à ses sœurs, Emma Gay et Maria Chabert, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 8 mois.