Dossier n°7183 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Etienne Dumarchat

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 30/10/1890
Date de décès : 17/07/1980
Profession : Sous-Conservateur à la Banque de France

Gilberte (Lasserre) Dumarchat

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 01/05/1898
Date de décès : 17/06/1975
Profession : sans profession
    Localisation Ville : Bordeaux (33000)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Etienne et Gilberte Dumarchat vivaient à Bordeaux, de même que leurs enfants, Jacqueline et Jehan, qui avaient atteint l’âge adulte. Tous participaient activement à la Résistance et appartenaient au réseau Marc. Ils avaient des relations amicales avec des familles juives de la communauté de Bordeaux. Hébert Naquet, professeur juif au lycée Michel Montaigne, fut prévenu par un collègue qu’une rafle de Juifs était prévue pour le 10 janvier 1944. Il alerta immédiatement ses amis les Fresco et les membres des deux familles – soit six personnes – se précipitèrent chez Gilberte Dumarchat qui leur avait promis asile en cas de danger. Par une sombre et glaciale soirée d’hiver, les six réfugiés, portant l’étoile jaune, frappèrent à la porte de leurs amis. Ils furent reçus avec chaleur et sympathie. Durant la journée, Etienne et Gilberte, dont le troisième enfant était infirme, mettaient à la disposition des fugitifs une pièce située au fond de l’appartement ; la nuit, ils allaient tous les deux dormir ailleurs, laissant la place à leurs protégés. Ils revenaient le matin avec du ravitaillement. Les Naquet et les Fresco passèrent ainsi dix jours chez les Dumarchat. Pendant ce temps, ces derniers leur procurèrent de faux papiers et des cartes d’alimentation ainsi que plusieurs adresses utiles : celle du pasteur protestant Idebert Exbrayat (q.v) qui les aida beaucoup ainsi que celles de plusieurs autres personnes qui leur trouvèrent des cachettes dans la région de Vichy. Ainsi munis de faux papiers, les Naquet et les Fresco réussirent à franchir la ligne de démarcation – toute la France était alors occupée par les Allemands mais des points de contrôle subsistaient – et à s’installer sans encombre dans leurs nouveaux logements en se faisant passer pour des non-juifs. A la Libération, les deux familles revinrent à Bordeaux et continuèrent à entretenir des relations amicales avec la famille Dumarchat.

    Le 10 juin 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Etienne et Gilberte Dumarchat, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 1 mois.