Dossier n°7266 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Victor Kolmer

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 14/08/1888
Date de décès : 30/10/1972
Profession : Prêtre de la congrégation de Saint-Jean-Bosco, directeur du collège agricole de Nandax
    Localisation Ville : Nandax (42270)
    Département : Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Le père Victor Kolmer, de l’Ordre de Don Bosco, était directeur du collège internat agricole de Nandax (Loire). En novembre 1943, il admit Israël Brajtbort, un jeune Juif polonais de dix-sept ans. L’adolescent, qui appartenait à La Sixième, organisation clandestine créée par le Mouvement des Eclaireurs Israélites de France, avait attiré l’attention des autorités. Ses supérieurs lui donnèrent immédiatement une nouvelle identité et de faux papiers et contactèrent le père Kolmer. Ce dernier était le seul à savoir, avec son bras droit le père René Delafosse, responsable de la bonne marche de l’établissement, que le nouveau venu était juif. Quelques semaines plus tard, Israël fut atteint de rhumatismes articulaires. Sa température était alarmante et l’une de ses jambes paralysée. Craignant de faire appel au médecin de l’école, les deux prêtres tentèrent de trouver un praticien juif dans les environs. N’ayant pas réussi, ils soignèrent eux-mêmes l’adolescent jusqu’à sa guérison. Le 18 mai 1944, à cinq heures du matin, les Allemands encerclèrent l’établissement; deux officiers ordonnèrent au personnel et aux élèves de se rassembler dans la cour et il fut procédé à l’appel. Les papiers de chacun des élèves furent soumis à un examen serré. Lorsque vint le tour d’Israël Brajtbort, les officiers déclarèrent que sa carte d’identité était un faux. L’adolescent répliqua avec aplomb qu’ils n’avaient qu’à vérifier auprès des autorités qui l’avaient émise, en se proclamant haut et fort un bon catholique soupçonné à tort. Impressionnés par son ton énergique, les officiers n’insistèrent pas. Ensuite, ils fouillèrent en vain l’établissement de fond en comble, à la recherche d’armes cachées. Après la guerre, le jeune homme partit vivre dans un kibboutz en Israël. En 1995, il fut invité à prendre part au soixante-quinzième anniversaire de la fondation du collège, et retrouva des camarades qui avaient assisté à l’incident du 18 mai 1944.

    Le 16 décembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au père Victor Kolmer et au père René Delafosse le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - le progrèsArticle de presse – le progrès
    Hommage aux Pères Kolmer et DelafosseHommage aux Pères Kolmer et Delafosse
    Article de presse Article de presse
    Allocution du délégué de yad vashem Alfred LazareAllocution du délégué de Yad Vashem Alfred Lazare
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 8 mois.