Dossier n°7276 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Raymond Simorre

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 21/12/1911
Date de décès : 21/06/1997
Profession : Médecin généraliste ,médecin-chef de la prison de Béziers
    Localisation Ville : Béziers (34500)
    Département : Hérault
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Le docteur Raymond Simorre était médecin chef de la prison de Béziers (Hérault). Pendant l’Occupation, il insista pour traiter tous ses malades avec le même dévouement, même lorsque les autorités tentaient de priver de soins tel ou tel détenu. En août 1942, apprenant qu’une vaste rafle de Juifs se préparait dans Béziers, il prévint ses amis juifs qui avertirent toute la communauté. C’est ainsi que la plus grande partie d’entre elle fut sauvée. Le docteur Simorre connaissait bien le docteur Adrien Lévy, sa femme et leurs deux enfants, Jean-Paul, dix ans, et Nicole, six ans. Originaire de Strasbourg, la famille avait été évacuée aux premiers jours de la guerre. Le docteur Lévy avait trouvé un poste de médecin à Béziers. Peu de temps avant la rafle, Raymond Simorre invita les quatre Lévy à venir se réfugier chez lui. Quelques heures plus tard, lorsque les policiers firent irruption chez les Lévy, ils ne trouvèrent personne. Toutefois, la solution n’était que provisoire. Le médecin ne pouvait garder quatre personnes chez lui sans attirer l’attention. La situation devint encore plus dangereuse lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France, en novembre 1942. Raymond Simorre s’arrangea pour faire passer secrètement ses protégés à Aix-les-Bains, sous contrôle italien à l’époque. Il continua à se préoccuper des Lévy après leur départ, se chargeant notamment de cacher leurs biens afin qu’ils ne tombent pas aux mains des Allemands ou de la police française. Il les leur rendit à la Libération. Bien des années plus tard Jean-Paul Lévy et sa soeur, Nicole Lévy-Champy, se mirent à la recherche de leur sauveteur. Ils découvrirent qu’il avait été un membre influent de la Résistance, décoré après la guerre pour ses activités. Déjà avancé en âge, le médecin écrit à Yad Vashem : « L’action que j’ai menée pour mes amis juifs m’a paru toute naturelle : pour moi les religions importent peu. Le serment d’Hippocrate que nous prêtons lors de notre thèse nous fait obligation d’aimer et non de rejeter les hommes. »

    Le 4 septembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au docteur Raymond Simorre le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    La famille Levy, les parents et deux enfants, habitent à Strasbourg en 1939. Ils sont obligés de quitter la ville et après un périple arrivent et s’installent à Béziers. Le père médecin exerce jusqu’au moment où le gouvernement de Vichy le lui interdit. De l’autre côté de l’avenue, travaille le Docteur Simorre, médecin généraliste.

    Un jour de 1942, les Allemands occupant la place de Béziers, le Docteur Simorre fait savoir aux Lévy qu’une rafle des Juifs aurait lieu la nuit même et qu’ils devaient quitter leur domicile d’urgence. Ils sont accueillis chez le Docteur Simorre pour la nuit. La rafle avait bien eu lieu et la porte de l’appartement avait été fracturée.  Le Docteur Simorre s’occupe faire alors de faire partir clandestinement la famille Lévy pour la zone italienne qui s’installe à Aix-les-Bains. Le Docteur Simorre s’occupa de mettre la voiture du Docteur Lévy à l’abri dans un garage et de placer les meubles chez des amis. Tout fut restitué aux Lévy à la fin de la guerre.

    Après la fin de la guerre, les Lévy apprirent que le Docteur Raymond Simorre occupait une place éminente dans la Résistance et avait été cité et décoré abondamment.

    CérémonieDocuments annexes

    Article de presse - Marseillaise de 04/1998Article de presse – Marseillaise de 04/1998
    Article de presse - La Croix du midi du 13/05/1998Article de presse – La Croix du midi du 13/05/1998



    Mis à jour il y a 3 jours.