Dossier n°7291 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anne Beaumanoir

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 30/10/1923
Date de décès : 04/03/2022
Profession : Etudiante en médecine

Jean Beaumanoir

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Restaurateur

Marthe (Brunet) Beaumanoir

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Restauratrice
    Localisation Ville : Dinan (22100)
    Département :
    Région : Bretagne

    L'histoire

    Anne BEAUMANOIR

    Anne BEAUMANOIR

    La famille Lisopravski habite rue du Moulinet dans le XIIIème arrondissement de Paris. Daniel Lisopravski est arrêté à son domicile en février 1943. Il était le seul de sa famille à figurer sur la liste des personnes arrêter mais le policier zélé a aussi emmené son père et sa sœur. Ils ont été conduits au commissariat du XIIIeme où il y avait déjà une foule comprenant aussi des vieillards et des enfants en bas âge. Après examen des papiers, le commissaire a relâché le père de Daniel et sa sœur car ils n’étaient pas sur la liste et a aussi relâché Daniel car il était français et n’avait pas encore 16 ans. La famille est donc libre mais très soucieuse de l’avenir, ils vont vivre dès lors de cachette en cachette toujours pour de courtes durées grâce à des voisins, des connaissances pendant plus d’une année. Les rumeurs de nouvelles rafles s’intensifient et des amis voisins font appel à un de leurs amis Jean Beaumanoir dont la fille Anne est dans la résistance.

    Née à Dinan dans les Côtes d’Armor, Anne est étudiante en médecine à Paris. Elle milite dans un mouvement clandestin communiste. Ses parents, qui partagent son engagement, tiennent un petit restaurant à Dinan et lui envolent régulièrement des colis de nourriture par l’intermédiaire d’amis de Paris.

    Un jour, ses amis l’informent qu’une rafle va avoir lieu au cours de la nuit prochaine dans le 13ème, et lui demandent d’en avertir Victoria, une femme qui cache une famille juive. Bien que le Parti communiste interdit toute opération de sauvetage sans avoir reçu l’aval du groupe, Anne décide tout de même de se rendre chez Victoria.

    De là elle est conduite auprès des Lisopravski. Elle amène Daniel et sa sœur Simone dans une cachette de son Groupe de Résistance à Gennevilliers. Elle a l’intention de revenir chercher le père Lisopravski quelques jours plus tard mais il est dénoncé, arrêté fin mars 1944, il meurt en déportation.

    Peu de temps après être installés dans cette cachette à Gennevilliers, la Gestapo fait irruption, sans doute sur dénonciation, et arrête tout le monde, sauf les deux jeunes Juifs et le chef du groupe, qui ont réussi à se sauver par le toit.

    Comme Anne n’est pas à Paris à ce moment-là, le chef du groupe trouve une autre cachette provisoire pour Daniel et Simone dans le 18ème où Anne les rejoint. Elle décide avec l’accord de ses parents d’héberger les deux enfants à Dinan.

    Lorsqu’elle arrive à la gare de la ville avec ses deux protégés, Marthe, sa mère l’attend. Au même moment, en effet, Jean Beaumanoir est interrogé au poste de police ; il est soupçonné de faire la Résistance. La police a découvert son nom et son adresse au cours d’une perquisition au domicile parisien d’Anne. L’interrogatoire ne révèle heureusement rien de compromettant et Jean est relâché. Marthe décide tout de même de placer Daniel et Simone dans deux cachettes séparées pendant les quinze jours suivants. Le danger écarté, même s’il y a encore une forte présence allemande, les deux enfants vont vivre chez les Beaumanoir jusqu’à la Libération. Jean et Marthe ont toujours pourvu à leur habillement, à leur nourriture et surtout à leur protection. Pendant ce temps Anne continue son activité au sein de la Résistance.

    Après la Libération, les deux jeunes gens restent en contact avec leurs sauveurs, et particulièrement avec Anne Beaumanoir, qui devient professeur en neurologie.

    Lorsqu’on lui demande, après la guerre, pourquoi elle a sauvé deux Juifs, risquant ainsi sa vie et celle de ses parents, Anne Beaumanoir répond simplement : « Je hais le racisme; c’est physique. »

    « Je tire une certaine fierté d’être Juste. Et de l’être avec mes parents. J’ai fait ce que j’ai pu, confie Anne Beaumanoir. C’est une reconnaissance qui engage. Mon travail dans les écoles est utile pour faire comprendre la vertu d’être tolérant. Si l’on vous nomme Juste, c’est pour vous dire : “Continuez” ! »

    Le 27 août 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Anne Beaumanoir et ses parents, Jean et Marthe Beaumanoir, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation Hommage aux médecins JustesInvitation Hommage aux médecins Justes

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 2 semaines.