Dossier n°7312 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie-Antoinette Pallares

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 20/02/1903
Date de décès : //
Profession : Mère au foyer

Paulette Roche Pallarès

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 10/11/1926
Date de décès : 04/02/1989
Profession : Sans profession, cheftaine éclaireuse, monitrice

Renée Pariselle Pallares

Année de nomination : 1996
Date de naissance : 02/10/1925
Date de décès : 03/08/2007
Profession : étudiante, venait d’avoir le baccalauréat
    Localisation Ville : Montpellier (34000)
    Département : Hérault
    Région : Occitanie

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Renée Pallarès

    Marie-Antoinette Pallarès habitait à Montpellier (Hérault) avec ses deux filles, Renée et Paulette, et son fils. En 1942, ses enfants étaient âgés de 14 à 17 ans. Son mari, professeur, avait été mobilisé et envoyé en Afrique du Nord. Au printemps de cette année, Marie-Antoinette fit la connaissance de Sabine Zlatin, une femme juive membre du personnel de la Croix-Rouge. Elle venait en aide aux Juifs étrangers internés dans les camps de la région ou qui avaient dû se cacher faute de permis de séjour. Renée et Paulette, qui faisaient partie des Eclaireuses de France, se chargeaient de porter des colis de ravitaillement préparés par les Eclaireurs Israélites de la ville aux Juifs internés dans les camps. C’est à cette époque que les Pallarès recueillirent la petite Diane Popovsky. Ce bébé de deux ans, né au Luxembourg, avait été interné avec ses parents. Sabine Zlatin, qui venait souvent au camp s’occuper des prisonniers et qui en sortait parfois des bébés dissimulés sous sa cape bleue de la Croix-Rouge, accepta de prendre Diane, à la demande de sa mère. Peu après, les parents de l’enfant furent déportés à l’Est, où Mme Popovsky fut assassinée. Les Pallarès s’occupèrent avec dévouement de la petite Diane qui devint membre de la famille. En 1948, M. Popovsky, qui avait survécu à Auschwitz et qui tentait de refaire sa vie en Union Soviétique, apprit que sa fille vivait en France et vint la chercher à Montpellier. Dans son témoignage, Diane évoque sa douloureuse séparation d’avec sa « maman » Marie-Antoinette, qui fut rendue plus pénible encore du fait que M. Popovsky la plaça dans diverses institutions et lui interdit de contacter les Pallarès. Elle finit par émigrer au Canada avec son père. Bien plus tard, mariée, Diane put reprendre contact avec la famille qui lui avait sauvé la vie. Elle accueillit plusieurs fois à son foyer Marie-Antoinette venue la voir à Montréal; Renée et Paulette vinrent elles aussi au Canada à son invitation. De son côté, Diane se rendit régulièrement à Montpellier. Dans son témoignage elle écrivit : « La famille Pallarès a pris soin de moi et ils m’ont aimée de 1942 à 1949. Ils m’ont sauvé la vie, c’est ce qui m’est arrivé de meilleur dans la vie. » Durant l’été 1943, Paulette devint conseillère bénévole de l’orphelinat juif d’Izieu que dirigeaient les Zlatin. Renée se chargea d’y accompagner, pour leur protection, deux adolescentes juives d’Agen. La petite Diane passa cet été dans l’établissement. A chacune de ses visites, Renée photographiait les enfants. La maison d’Izieu connut hélas une fin tragique. C’est grâce à ces photos que, bien plus tard, l’historien Serge Klarsfeld put procéder à l’identification des quarante et un enfants d’Izieu que Klaus Barbie, le commandant de la Gestapo de Lyon, avait fait arrêter et déporter.

    Le 6 novembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie-Antoinette Pallarès et à ses filles, Renée Pariselle et Paulette Roche, le titre de Juste parmi les Nations. 

    Le témoignage

    En 1939, Renée vit avec sa mère Marie-Antoinette Pallarès, sa sœur Paulette et son petit frère à Montpellier. Son père, enseignant, est affecté en Afrique du Nord.

    En 1942, Marie-Antoinette décide d’apporter son aide aux familles juives persécutées : Paulette est ainsi allée chercher à Lamalou-les-Bains la petite Diane Popowski âgée de 2 ans. Cette petite fille a vécu six ans dans la famille Pallarès avant d’être reprise par ses oncles Popowski, à leur très grand chagrin. Marie-Antoinette a également caché durant plusieurs mois Albert Burka, âgé de 3 ans, qui fut plus tard caché dans la colonie d’Izieu et donc déportée en 1944.

    De 1942 à 1944, Renée et sa famille ont, à maintes reprises, ravitaillé des familles juives cachées dans des greniers. Renée s’est également portée volontaire pour convoyer une quarantaine d’enfants juives de 14-15 ans, dont deux seulement parlaient français, jusqu’à Annecy . Renée portait son uniforme scout, comme s’il s’agissait d’un départ en camp d’été. Les Allemands étaient partout dans les trains et les gares mais, grâce à leur rapidité à leur arrivée à Annecy, les enfants sont parvenues sans encombre jusqu’à une maison de religieuses avant d’être envoyées en Suisse.

    Renée a convoyé jusqu’à Izieu les petits Paul Nedermann et Théo Reiss. Sa soeur Paulette, quant à elle, a passé tout l’été 1943 à Izieu comme monitrice des enfants réfugiés de l’Hérault.

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    Documents annexes

    PARISELLE Renée (née PALLARES)

    Articles annexes

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 9 mois.