Dossier n°7426 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Antoinette Ricard

Année de nomination : 1996
Date de naissance : //
Date de décès : 18/08/2004
Profession : Religieuse, infirmière
    Localisation Ville : Tarbes (65500)
    Département : Hautes-Pyrénées
    Région : Occitanie

    L'histoire

    En 1942 Marie-Antoinette Ricard, en religion sœur Elizabeth, était infirmière à l’hôpital de Tarbes (Hautes-Pyrénées). Le directeur, Marcel Billières (q.v.) se montrait toujours disposé à aider les Juifs. Bon nombre se présentèrent à l’hôpital pour y demander asile. A sa demande, soeur Elizabeth leur trouvait des tâches fictives dans l’un ou l’autre service, et faisait passer les personnes âgées ou infirmes pour des malades. Anne Frajdenrajch avait été évacuée de Strasbourg en septembre 1939 avec son père. Après bien des tribulations elle frappa à la porte de l’hôpital. Sœur Elizabeth « hospitalisa » son père et engagea Anne pour s’occuper de lui. Lorsque la jeune fille lui confia qu’elle avait dû renoncer à son rêve d’étudier la médecine, les Juifs n’étant plus admis à exercer ce métier, la religieuse fit de son mieux pour transmettre un peu de ses connaissances à la jeune fille afin de lui faciliter la reprise des études à la Libération. Anne fut admise à la Faculté de médecine après la guerre et devint médecin à Paris. Pendant son séjour à l’hôpital elle fit la connaissance d’un autre réfugié, Willy Rickner, employé dans le service de chirurgie en 1942 et 1943, qui réussit ensuite à passer en Espagne. Plusieurs survivants rapportèrent que dès que des Allemands se présentaient pour fouiller l’hôpital, soeur Elizabeth faisait passer tous les Juifs qui ne maîtriser pas le français dans le service des tuberculeux; elle conseillait ensuite aux Allemands de ne pas trop s’approcher de ces malades contagieux… Dans son témoignage après la guerre, le docteur Anne Frajdenrajch écrivit que la religieuse vaquait à ses occupations avec un petit sourire aux lèvres et qu’elle était mue par pure conviction religieuse, sans chercher le moindre avantage personnel.

    Le 9 décembre 1996, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Marie-Antoinette Ricard, en religion soeur Elizabeth, le titre de Juste parmi les Nations. 

     

    Les médias externes :