Dossier n°7721 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joséphine (Zai) Bersano

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 17/03/1895
Date de décès : //
Profession : Propriétaire d’une pension de famille

Suzanne Clémentine Bersano

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 03/02/1923
Date de décès : 12/07/2014
Profession : Propriétaire d’une pension de famille
    Localisation Ville : Uriage-les-Bains (38410)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Suzanne Bersano et ses proches

    Joséphine Bersano est la propriétaire de la pension la Villa Terminus dans la station thermale d’ Uriage (Isère) construite par son mari Antoine en 1911. Veuve depuis 1924 elle décide avec sa fille Suzanne de louer des chambres et appartements meublés dans son établissement à des Juifs qui avaient fui Bruxelles, Paris ou Nice. La région, sous contrôle italien de novembre 1942 à septembre 1943, est considérée comme relativement sûre pour les Juifs. Au cours de cette période, deux familles parisiennes arrivent à la pension : M. et Mme Gryka et leurs trois fillettes et Maria Lapidas avec Sylvie, sa fille de sept ans. Joséphine et sa fille Suzanne les accueillent avec chaleur et sympathie. Grâce à elles Maria Lapidas trouve un emploi de masseuse dans un établissement de cure. Conformément à la loi, Joséphine porte le nom de tous ses locataires sur le Livret des Logeurs, que la police contrôle chaque mois.

    Le 6 février 1944, une unité de l’armée allemande effectue une rafle dans la région. Joséphine et Suzanne qui se rendaient à la messe du Dimanche, sont aveties que les Allemands arrêtent tous les Juifs de la région. Prétextant avoir oublié quelque chose, les deux femmes rentrent précipitamment à la pension et avertissent les locataires juifs, les pressent de se cacher sans tarder dans les caves du bâtiment. Lorsque les Allemands arrivent, ils ne trouvent que Mme Gryka, qui n’était pas encore descendue. Déportée, la jeune femme ne reviendra pas des camps de la mort.

    Après la guerre, ses trois filles de Madame Gryka évoqueront la terreur des longues heures dans la cave. Les Allemands ont arrêté et déporté quatre-vingts Juifs d’Uriage, ce jour-là. Le lendemain, les Bersano trouvent des cachettes dans les villages et les montagnes voisines et tous leurs locataires ont pu s’y réfugier.

    Le 23 septembre 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Joséphine Bersano et à sa fille Suzanne, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse – Le Dauphiné libéré du 02/07/2007

     




    Mis à jour il y a 4 mois.