Dossier n°7769 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Adrien Chaye

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 16/02/1903
Date de décès : 20/03/1981
Profession : Ingénieur

Simone Chaye Leroy

Année de nomination : 1997
Date de naissance : 07/02/1908
Date de décès : 07/02/2000
Profession : Membre du MNCR (Mouvement National contre le Racisme)
    Localisation Ville : Neuilly-sur-Seine (92200)
    Département : Hauts-de-Seine
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Adrien et Simone Chaye, parents de 3 enfants vivent à Neuilly. Lui est ingénieur et Elle est engagée au Mouvement national contre le racisme, organisation clandestine fondée par le Parti communiste. En 1942, des activistes de ce mouvement prennent part à une opération qui réussit à faire sortir une soixantaine d’enfants d’un centre d’accueil de l’UGIF, situé rue Lamarck à Paris. L’établissement est surveillé de près par les Allemands mais les liens entre des membres du personnel et des organisations de Résistance permettent ces évasions, puis la remise des enfants à divers organismes qui se chargent de leur trouver des familles d’accueil. Simone Chaye recherche des familles prêtes à prendre le risque de cacher des enfants juifs, collecte des dons et fourni les indispensables faux papiers d’identité aux petits. Elle convoie ensuite les enfants chez leurs familles d’accueil. Tout un réseau de femmes et d’hommes se porte garant de la sauvegarde de ces enfants dans le plus grand secret.  De 1942 à 1944, Simone et Adrien Chaye recueillent chez eux trois enfants : Madeleine Halpern, deux ans, André Ségal, cinq ans, et Fred Kupferman, six ans, dont les parents avaient été arrêtés et déportés. Plusieurs autres enfants échappés de la rue Lamarck – Joseph Bryks, né en 1931, Jacques Alexandre, né en 1932 et Armand Boruchowicz, né en 1933 – évoquent dans leur témoignage après la guerre leurs fréquents transferts d’une famille d’accueil à une autre, devenus nécessaires chaque fois que la famille était en danger parce que soupçonnée d’appartenir à la résistance communiste. A la Libération, Simone Chaye qui avait lutté à côté des mères françaises résistantes pour protéger les enfants juifs voués à une mort certaine devient alors l’un des piliers de la Fondation le « Renouveau ». Une association qui a fondé un orphelinat à Montmorency pour les soixante enfants sauvés par le MNCR, et dont les parents avaient été exterminés dans les camps de la mort.

    Le 23 septembre 1997, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Simone et Adrien Chaye le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    La famille Bryks était composée du père, de la mère et des deux garçons, Joseph né en 37 et Henri né en 39. En 41, le père est déporté en Allemagne dont il ne reviendra pas.

    La veille de la rafle du Vel d’Hiv, Madame Bryks est prévenue que la famille est sur la liste. Ils trouvent refuge dans un appartement voisin vide. Au bout de 2 ou 3 semaines, à bout de ressources, elle confie les enfants à l’UGIF et essaye de fuir. En fait, elle sera prise assez rapidement sans que Joseph ait pu avoir d’autres nouvelles. Elle ne reviendra pas non plus.

    Lorsque les Allemands, en 43, décident de déporter également les enfants, en commençant par ceux qui n’étaient pas nés en France, une organisation (le MNCR : Mouvement National contre le Racisme) dont Madame Chaye est une des principales animatrices, prend les deux enfants en charge.

    Ils sont mis en nourrice chez une veuve, Madame Delisle. L’organisation payait les mensualités. Les deux enfants sont restés chez cette dame de février 43 à juin 45 et ont ainsi échappé à la déportation. Cette même organisation a créé le Renouveau, maison d’enfants qui a recueilli à la fin de la guerre une soixantaine d’orphelins.

    Henri a pu ainsi poursuivre des études et se réinsérer dans la société. Mme Chaye a été une des quatre fondatrices de cette maison. En tant que secrétaire générale de l’association qui a fondé le Renouveau, elle a continué à s’intéresser et à s’impliquer dans la marche de cette maison.

    Article de presse - La fléche du renouveau 10/1998Article de presse – La fléche du renouveau 10/1998



    Mis à jour il y a 9 mois.