Dossier n°7910 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Emile Lecas

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : 28/07/1996
Profession : Agriculteur

Marguerite Lecas

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Requeil (72510)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Émile et Marguerite Lecas habitaient à Requeil (Sarthe) avec leur fillette de huit ans. Vers la fin de l’année 1942, le curé du village annonça à ses paroissiens que des enfants en détresse avaient été rassemblés dans une grange du hameau voisin de l’Espérance en attendant qu’on leur trouve des familles d’accueil. Il s’agissait de petits Juifs de Paris recueillis par le père Théomir Devaux (q.v.) afin de les placer en lieu sûr. Émile se rendit à la grange comme nombre de villageois, prêt à héberger un enfant chez lui, malgré sa condition très modeste. Il y avait là Rosette Cohen, huit ans, qui refusait de se séparer de sa petite sœur de trois ans, Bambi, parce que sa maman lui avait fait promettre de ne jamais la quitter. Personne ne voulait les prendre toutes les deux et Rosette sanglotait. Émile vint la consoler et décida de recueillir les deux petites. Il leur raconta qu’il avait une fille de l’âge de Rosette et qu’elles seraient heureuses chez lui. Il installa les deux sœurs dans sa charrette et les couvrit d’un épais manteau pour les protéger de la pluie qui tombait. Marguerite, qui l’attendait à la maison, installa les deux petites devant la cheminée pour sécher et réchauffer les petits pieds. Rosette et Bambi, choyées et bien traitées, vécurent chez eux jusqu’à la Libération. Un jour, M. et Mme Lecas se rendirent avec les deux sœurs et leur fille au Mans et se firent photographier ensemble. En 1944, lorsque des soldats allemands firent irruption chez les Lecas et leur demandèrent si toutes les filles étaient les leurs, Marguerite répondit par l’affirmative, leur montrant du doigt la photo au mur. La séparation fut très douloureuse lorsque, après la Libération, M. et Mme Cohen vinrent reprendre leurs fillettes. Le contact fut rompu lorsque la famille émigra en Israël. Bien des années plus tard, en 1996, Rosette vint en France et se rendit à Requeil retrouver ses sauveteurs. Quelques mois après, elle accueillit chez elle à Naharya, en Israël, Marguerite Lecas, devenue veuve, et sa fille.

    Le 11 janvier 1998, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Émile et Marguerite Lecas le titre de Juste parmi les Nations.