Dossier n°8123 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1998

Ernest Wittwer

Année de nomination : 1998
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Cultivateur
    Localisation Ville : Véreux (70180)
    Département : Haute-Saône
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Né en 1922, Ernest Wittwer était le fils d’agriculteurs suisses qui exploitaient une ferme à Véreux (Haute-Saône). En avril 1944, M. Wyss, lui aussi agriculteur de nationalité suisse résidant dans cette région, pria le jeune homme de convoyer deux adolescents juifs à travers la frontière pour les mettre en sécurité en Suisse. René Lévy, 15 ans, et son frère Freddy, 13 ans, réfugiés d’Alsace avec leurs parents, s’étaient installés à Gray. Les parents avaient été arrêtés le 24 février 1944 – ils furent déportés et ne revinrent pas des camps de la mort. Les grands-parents, établis à Gray eux aussi, contactèrent les Wyss, qui acceptèrent de faire passer les enfants en Suisse, où les Lévy avaient de la famille. En mars 1944, ce fut au tour des grands-parents d’être arrêtés et déportés. M. Wyss prit en charge les deux enfants et contacta Ernest Wittwer. Environ un mois plus tard, ce dernier se mit en route avec René et Freddy. Après un voyage de deux jours – d’abord en train, puis à pied et finalement en autocar – ils arrivèrent à la gare de Porrentruy en Suisse. Alors qu’Ernest achetait des billets de train pour Bâle, où vivaient les membres de la famille des deux garçons, un policier suisse en civil les arrêta tous trois. René et Freddy furent interrogés puis placés dans une institution; au bout de quelques semaines, ils purent rejoindre leur famille à Bâle. Ersnest Wittwer, lui, fut déféré en justice devant un tribunal militaire. Selon l’enquête, il avait déjà passé la frontière en contrebande à au moins cinq reprises, mais seulement pour rendre visite à des parents. Le juge conclut que cette fois il avait agi pour des raisons humanitaires. Condamné à 45 jours de prison, Ernest fut ensuite expulsé en France, malgré le fait qu’il était citoyen suisse et qu’une telle mesure risquait d’entraîner son arrestation par les Allemands.

    Le 22 juin 1998, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Ernest Wittwer le titre de Juste parmi les Nations.

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