Dossier n°824 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

John De Stegge

Année de nomination : 1974
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Prêtre catholique
    Localisation Ville : Toulouse (31000)
    Département : Haute-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

    L’histoire

    Le Père John Aan de Stegge, né aux Pays-Bas faisait partie de la Résistance en France, dans la région de Toulouse, pendant la guerre, avec le groupe appelé « Hollandais-Paris » sous le commandement de Jean Weidner. Le Père Aan de Stegge réussit à trouver des cachettes pour de nombreux Juifs et sauver ainsi leurs vies. Il avait l’habitude de leur rendre visite et leur apportait régulièrement de la nourriture et de l’argent, mais surtout un soutien moral. Dans les années 1941-1942 il aida des prisonniers internés dans des camps du sud de la France à s’échapper, la plupart étant juifs et il les aidait à traverser la frontière espagnole.

    Clara Majerzak-Bilgrai, son mari et leurs quatre enfants habitaient en Hollande en juillet 1942 quand le mari dut se présenter à une convocation. Ils décidèrent de fuir vers la Suisse mais furent pris près de la frontière suisse et envoyés dans un camp d’internement près de Perpignan. Une organisation suisse qui s’occupait du sauvetage des enfants, connue sous le nom de « Secours Suisse » réussit à faire sortir les enfants et à les transférer dans une maison dirigée par cette organisation. Le père fut envoyé au STO en Allemagne mais il décida de fuir vers l’Espagne. Sa femme fut envoyée dans un autre camp où elle reçut un avis du consul de Hollande à Toulouse l’informant que son mari avait été retrouvé mort dans les Pyrénées. Il avait été identifié par les documents qu’il portrait sur lui. Elle reçut une autorisation de sortir du camp pendant huit jours et se rendit chez le consul de Hollande, le suppliant de l’aider. Il lui donna l’adresse du Père Aan de Stegge qui était à la tête d’un monastère situé en dehors de la ville. Elle lui dit que les autorités savaient qu’elle et ses quatre enfants étaient juifs et qu’elle avait peur pour leur sécurité.

    Le Père Aan de Stegge les accueillit dans son monastère cette nuit-là et trouva une famille chez qui elle pouvait rester une semaine. Pendant ce temps, il put lui trouver une cachette permanente dans le monastère de « La Petite Sœur », une maison pour personnes âgées, où les personnes qui n’avaient pas soixante cinq ans n’étaient généralement pas admises. Clara Majerzak était bien plus jeune. Elle resta néanmoins pendant deux ans et demi, ne quittait jamais le monastère et rarement sa chambre. Le Père Aan de Stegge plaça aussi les enfants ainsi qu’un autre couple juif, les Mendel. Il trouva des cachettes sûres pour les quatre enfants. Les aînés, des garçons jumeaux furent placés dans un internat catholique à Toulouse et les deux plus jeunes enfants dans un orphelinat catholique en dehors de Toulouse. A ce moment il y avait près de soixante Juifs cachés dans son monastère.

    Les témoins racontent que près de quatre vingts personnes furent sauvées par le Père Aan de Stegge : Edmond Chait, Rens J. Koning, Paul Veerman et sa femme, Claire Bilgrai-Mayerzak et ses quatre enfants, Léon Kesner et sa femme, Nicholas Medgyesi, Monsieur Nijkerk, Monsieur et Madame Raabe, Monsieur Warandijn, Wolf Machol et sa femme, Paul Wurzburger et quatre membres de la famille Mendel Montezino.

    En 1949 le Père Aan de Stegge, citoyen hollandais fut honoré par la Reine de Hollande.

    Le 2 janvier 1974, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au Père John Aan de Stegge, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 12 mois.