Dossier n°8496 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Léa Rochedieu

Année de nomination : 1999
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Métayère
    Localisation Ville : Vernoux-en-Vivarais (07240)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    A Vernoux en Ardèche, à une heure de marche du centre du village, Léa Rochedieu exploite une ferme isolée en métayage. Veuve, elle vit avec sa fille Lydia, 25 ans et emploie un ouvrier agricole, Elie Brunel qui deviendra par la suite son gendre. Le 14 avril 1944, un jeudi, elle voit arriver une jeune femme accompagnée d’un garçon de 13 ans. Elle ignore encore qu’au même moment sévit à Vernoux une rafle, qui fait plus de 15 victimes.  Les Allemands accompagnés de miliciens pénètrent dans le village pour arrêter les juifs cachés.

    La famille Caën, réfugiée de Paris dans ce village, avait été alertée à temps par l’épouse du maire, M. Pierre Delarbre, et s’était dispersée sur-le-champ. Sur les conseils de la sœur de Léa Rochedieu, qui habite au cœur du village, Mme Caën se rend avec son fils Claude chez la fermière, qu’ils ne connaissent pas. « En sabots, robe de satinette noire, coiffe blanche traditionnelle », se souvient Claude Caën, « elle était occupée dans sa cuisine ». Léa Rochedieu accepte aussitôt de recueillir le jeune garçon, disant : « Les Juifs, je ne sais pas ce que c’est, mais tout le monde porte sa croix ». Il est convenu qu’il garderait les vaches, et qu’il lui était interdit de se rendre au village et de se cacher quand cela serait nécessaire.

    Avec beaucoup de cœur, Léa Rochedieu a tout fait pour que son petit hôte juif s’adapte pendant plus de 4 mois. Claude Caën est fidèlement resté en relations avec sa bienfaitrice jusqu’à la mort de celle-ci, et ensuite avec Lydia et son mari Elie Brunel.

    Le 19 mai 1999, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Léa Rochedieu le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 9 mois.