Dossier n°8617 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Albert Martin

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 25/04/1893
Date de décès : 26/05/1959
Profession : Exploitant agricole

Juliette (Chaussepied) Martin

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 07/01/1893
Date de décès : 30/07/1985
Profession : Exploitant agricole, mère de 4 enfants
    Localisation Ville : Vaulandry (49150)
    Département : Maine-et-Loire
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Albert MARTIN
     

    Juliette MARTIN

    A Vaulandry (Maine-et-Loire), la famille Martin, les parents et leurs trois filles, exploitaient une ferme sise au lieudit L’aître David. En 1942, il arrivait que, dans la soirée, se présente à la ferme un travailleur étranger venu du GTE (Groupe de travailleurs étrangers) basé au camp de Beauregard à Clefs, commune limitrophe. C’était un réfugié juif de Paris, David Adler, employé comme bûcheron au service du Groupement d’achat des bois de mines du Nord et du Pas de Calais. La nourriture y était insuffisante, il travaillait quelques heures à la ferme en échange d’un repas consistant. Les Martin s’attachèrent à lui et David Adler leur révéla ses inquiétudes pour la sécurité de sa fille Rosette, 3 ans, restée à Paris avec sa mère. Albert Martin, avec l’accord de son épouse Juliette, offrit de recueillir la fillette, expliquant : « Nous avons trois filles, nous en aurons quatre ». La maison était exiguë, mais la cadette de la famille Martin, Odile, 12 ans, fit une place dans son lit à la petite Rosette. Tous les soirs, son papa David lui rendait visite et partageait le repas de la famille, jusqu’au jour, en automne 1943, où les gendarmes l’arrêtèrent et l’expédièrent à Drancy, d’où il fut déporté à Auschwitz, puis transféré à Buchenwald, avant d’être jeté dans la « marche de la mort » à laquelle il n’a pas survécu. En 1944 à la ferme Martin, des militaires allemands vinrent à deux reprises, et Odile eut la présence d’esprit de cacher la petite Rosette dans le foin. Elle s’occupait d’ailleurs d’elle constamment et l’emmenait avec elle au pâturage. Après la guerre, Rosette vécut trois ans encore chez la famille Martin qui l’avait tant choyée, afin de faciliter à sa mère, qui avait échapé à la déportation, le retour à une vie moins tourmentée.

    Le 10 août 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Albert et Juliette Martin le titre de Juste parmi les Nations.

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