Dossier n°8722 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Albert Defontaine

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 02/08/1887
Date de décès : 03/10/1944
Profession : Retraité

Maria Defontaine Lansiaux

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 21/05/1879
Date de décès : //
Profession : Sans
    Localisation Ville : Montfermeil (93370)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Île-de-France

    L'histoire

    Un couple de retraités, Albert et Maria Defontaine, demeurant à Montfermeil (Seine Saint-Denis) recueillit à son domicile dans la soirée du 15 juillet 1942 deux familles juives, les Goldman et les Dluznievsky, réfugiées de Pologne à Paris. L’inspecteur de police Henri, dit « le grand Henri » – ainsi qu’aime à le rappeler Wolf Goldman qui avait 5 ans à l’époque – venait les avertir de l’imminence d’une grande rafle de Juifs. Le cordonnier Szulim Goldman, sa femme et leurs trois enfants, ainsi que leur voisine, Madame Dluznievsky (son mari avait déjà été arrêté en 1941), ses quatre filles et son neveu André, 4 ans, se rendirent séance tenante chez les Defontaine. Albert, grand invalide de la guerre de 14, sa femme et sa belle-sœur Berthe connaissaient quelque peu les parents et firent preuve d’une incomparable hospitalité. « La première nuit », se rappelle Wolf Goldman, « nous avons [les sept enfants] tous dormi en travers du lit comme les petits Poucets du conte de Perrault ». Dès le lendemain, Mme Dluznievsky et ses trois aînées se lancèrent dans l’aventure du passage clandestin de la ligne de démarcation. Sa petite Michèle, 7 ans, son neveu André, ainsi que Ginette Goldman, 3 ans et son frère Wolf restèrent chez les Defontaine. Le cordonnier, sa femme et Thérèse, leur aînée, trouvèrent à se loger dans la maison voisine. Ils se chargèrent aussi bien que possible de l’approvisionnement en nourriture des petits et de ceux qu’ils appelèrent « grand-mère, grand-père et maman Berthe ». Wolf n’a rien oublié : « grand-mère était mon grand amour, je lui jurais que quand je serai grand, je lui offrirai une église en or, une maison en or et des poules en or ». En juillet 1943, des policiers français escortés par un Allemand arrêtèrent Szulim Goldman (qui a survécu à la déportation). « Grand-mère [les] a suppliés de le laisser car c’était un bon père et un homme honorable. Il lui a été répondu : « Madame, vous cachez des Juifs, vous serez déportée avec eux ! » Réponse de grand-mère : « Je fais mon devoir de Française ». » Enfin advint la Libération : « Grand-père a réalisé son rêve : voir flotter le drapeau français sur Paris. Il est mort le 3 octobre 1944 ».

    Le 21 décembre 1999, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Albert et Maria Defontaine le titre de Juste parmi les Nations.

     

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