Dossier n°8727 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1999

Paul Vergnaud

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 08/03/1873
Date de décès : 25/03/1964
Profession : Courtier en vin, Viticulteur sexagénaire

Marthe-Lucie Vergnaud Goulard

Année de nomination : 1999
Date de naissance : 18/05/1875
Date de décès : 06/04/1956
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Saint-Avit-Saint-Nazaire (33220)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Marthe VERGNAUD

    Paul VERGNAUD

    Paul Vergnaud, viticulteur sexagénaire établi au hameau des Briands, commune de Saint Avit, partageait avec Marthe son épouse, sa fille, son gendre et leurs deux enfants une spacieuse demeure. L’une de leurs amies, professeur de piano à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) les pria vers la fin du mois d’avril 1944 de donner abri à trois réfugiés juifs. Des détachements militaires allemands venaient alors d’intervenir dans la localité, à la recherche des groupes francs de la Résistance de plus en plus actifs dans la région. Plusieurs dizaines de réfugiés juifs avaient trouvé à se loger à Sainte Foy depuis 1940, parmi eux Armand et Pauline Oungre et leurs deux enfants. Andrée, l’aînée, était interne au pensionnat Saint Vincent de Paul à Périgueux, tandis que Simon, 12 ans, fréquentait l’école communale de Sainte Foy et le mouvement scout EUF (protestants). Les Vergnaud se montrèrent très hospitaliers pour Simon et ses parents. Ils ne vivaient pas cachés et les voisins du hameau, comme les ouvriers agricoles du domaine Vergnaud, restèrent discrets. Le 5 août, les troupes allemandes assistées d’un détachement de miliciens déclenchèrent une vaste opération à Sainte Foy : après avoir obtenu du maire la liste des Juifs de la localité, ils capturèrent tous ceux qui y habitaient encore. Le lendemain les hommes, au nombre de six, furent sauvagement massacrés au lieudit Souléiou. Les Allemands vinrent aussi aux Briands, chez les Vergnaud, recherchant les « terroristes ». La fille des Vergnaud, Simone Monnier, assura avec aplomb : « Il n’y a pas de terroristes ici, vous pouvez fouiller la maison si vous voulez ». Les Allemands n’insistèrent pas. Après la Libération, les Oungre rejoignirent leur location à Sainte Foy, non sans avoir préalablement pris part aux vendanges dans le domaine de leurs sauveurs. En mai 1945, ils regagnèrent Metz, leur ville d’origine.

    Le 11 novembre 1999, Yad Vashem a décerné à Paul et Marthe Vergnaud le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes