Dossier n°8915 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2000

Denise Joussot

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 02/01/1918
Date de décès : 21/09/2014
Profession : Professeur de Lettres

Henri Joussot

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 06/03/1877
Date de décès : 06/03/1959
Profession : Photographe

Marie Joussot Porteret

Année de nomination : 2000
Date de naissance : 29/10/1875
Date de décès : 18/05/1958
Profession : Sans profession, mère de 4 enfants
    Localisation Ville : Lyon (69002)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Henri et Marie Joussot habitaient à Lyon (Rhône) et vivaient de leur retraite. Henri avait été photographe de profession. Denise, la cadette de leurs quatre enfants, âgée de 25 ans en 1943, enseignait les lettres au lycée Edgar Quinet de Lyon. Elle était aussi active à la section neutre de la Fédération Française des Éclaireuses (FFE) et en était cheftaine. Simone Alexandre était chef de clan de son unité scoute et elles se lièrent d’amitié. La famille Alexandre, des réfugiés juifs d’Alsace, avait fui à Bordeaux, puis à Lyon pour finalement s’installer à proximité, à Lozanne. Mais en mai 1944, le père et l’oncle de Simone furent arrêtés par Klaus Barbie, puis déportés et assassinés à Auschwitz. Après leur arrestation, la mère de Simone comprit la nécessité de se cacher. Face à son désarroi, la famille Joussot lui proposa amicalement l’hospitalité dans son modeste appartement, bien que celui-ci fût voisin du siège de la Milice. Denise et son adjointe ramenèrent les bagages de la famille Alexandre de Lozanne, en vélos attelés d’une remorque. Simone, son jeune frère et leur mère furent cachés pendant trois semaines par les Joussot. Mais le 14 juillet 1944, la Milice voulut visiter leur appartement « suspect », ce à quoi la concierge, qui ignorait la présence des réfugiés, s’opposa hardiment. Avant de s’en aller, les miliciens lui déchargèrent quelques balles dans les jambes. Cet incident incita Marie Joussot et Denise à déposer une plainte, le lendemain, auprès du chef de la Milice, Paul Touvier, qui leur promit que de tels incidents ne se renouveleraient plus. Mais il fallait trouver une solution alternative pour cacher les Alexandre. Par l’intervention de Denise, une éclaireuse et ses parents leur offrirent le gîte dans une maison isolée à Meaux-la-Montagne, où ils vécurent jusqu’à la Libération. Denise avait aussi trouvé des abris et muni de faux-papiers d’autres personnes recherchées. Par humanité et patriotisme, la famille Joussot sauva la vie des trois membres de la famille Alexandre.   

    Le 18 avril 2000, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Denise, Henri et Marie Joussot, le titre de Juste parmi les Nations.

     

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