Dossier n°9232 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Fernand Jouvencel

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 06/04/1904
Date de décès : 03/04/1957
Profession : Mécanicien garagiste

Madeleine (Volclair) Jouvencel

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 30/01/1911
Date de décès : //
Profession : Institutrice, secrétaire de Mairie
    Localisation Ville : Perrou (61700)
    Département : Orne
    Région : Normandie

    L'histoire

    Fernand Jouvencel était mécanicien-garagiste à Perrou (Orne), un village de 300 habitants. Libre-penseur et de convictions anarchisantes, il fut nommé maire en 1942, malgré ses réticences à l’égard de la « Révolution Nationale ». Madeleine, sa femme, était institutrice et le secondait comme secrétaire de mairie. Ils avaient quatre jeunes enfants et vivaient très modestement. Les Kwiatek, des Juifs polonais, avaient fui Paris, en 1941. Le père fut plus tard arrêté au passage de la ligne de démarcation, et déporté à Auschwitz. Les pérégrinations de Rywka Kwiatek et ses deux enfants jumeaux de 6 ans les menèrent à Fernand Jouvencel qui, face à leur désarroi, les prit en charge et assuma la fonction de père protecteur. Il leur établit des faux papiers au nom de Carreau et les présenta au curé qui baptisa les enfants. Emmenés au couvent des religieuses franciscaines du village, la Révérende Mère St-Léon et son assistante les intégrèrent, respectivement à l’orphelinat des filles et des garçons, et hébergèrent Rywka. Plus tard, Fernand Jouvencel fit avec Rywka un voyage à Paris, pour ramener une de ses amies, Mme Sapoznik et ses deux enfants, dont le père avait aussi été arrêté et déporté. Fernand leur établit des faux papiers au nom de Sapon et les emmèna chez les Sœurs qui cachaient aussi trois autres Juifs, protégés par Fernand et Madeleine. Il fit seul un second voyage à Paris pour représenter les Kwiatek auprès des acquéreurs de leur fabrique de tricot. Dans le courant de l’année 1943, les Allemands réquisitionnèrent le couvent pour en faire un hôpital militaire et en expulsèrent tous les locataires, obligés de se loger chez l’habitant. Pour éviter la suspicion des Allemands, Fernand organisa, en pleine nuit, l’évacuation des « Carreau » chez sa mère qui habitait un hameau voisin, et des « Sapon » chez une amie. Madeleine les ravitailla quotidiennement jusqu’à la Libération. La fin de la guerre leur rendit maris et pères, revenus de déportation.

    Le 5 février 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Fernand et Madeleine Jouvencel le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie