Dossier n°9294 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marie Laurence Castillon

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 14/04/1905
Date de décès : 20/05/2002
Profession : Religieuse

Jeanne Rodien

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 16/08/1901
Date de décès : 11/03/1999
Profession : Religieuse
    Localisation Ville : Ebreuil (03450)
    Département : Allier
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jeanne Rodien (Mère Jeanne), était la Supérieure d’un orphelinat tenu par l’Ordre des « Sœurs de Nevers », à Ebreuil (Allier), à proximité de Vichy. Sœur Marie Castillon avait fait son noviciat à Nevers et, après ses vœux, était devenue éducatrice à Ebreuil. Avant la guerre, la famille Kirszbaum, Juifs émigrés de Pologne installés à Paris, avait pris l’habitude de faire passer à l’aînée de leurs 3 enfants, un mois de vacances par an à l’orphelinat d’Ebreuil pour y soigner son asthme. Leurs parents furent arrêtés successivement en juillet 1942 et en février 1943 et périrent en déportation. Leurs enfants, Golda Kirszbaum, 18 ans, sa sœur aînée, 20 ans et leur petit frère, 13 ans, restèrent seuls au domicile familial parisien. À l’aide d’un voisin qui prêta la carte d’identité de son fils, le garçon fut placé dans un home en zone sud et les deux grandes continuèrent à travailler dans une maison de couture jusqu’en janvier 1944. Isolées et menacées, elles décidèrent d’écrire au couvent d’Ebreuil. Elles reçurent la réponse, un télégramme contenant un seul mot « Venez ». Munie de faux papiers au nom de Gabrielle Servais, fournis par les Éclaireurs Israélites de France, Golda partit la première et fut reçue à bras ouverts de même que sa sœur, deux mois plus tard. Elles séjournèrent au couvent jusqu’en janvier 1945. Golda se souvient de l’attention chaleureuse de Mère Jeanne à leur égard et en particulier de celle de Sœur Marie Castillon qui la prit sous sa protection et lui confia des responsabilités d’aide-éducatrice. L’hospitalité des religieuses sauva deux jeunes juives du danger d’arrestation mais le maire d’Ebreuil et le curé de la paroisse étaient tenus au courant et les protégeaient. Sœur Marie avait un neveu qui fut déporté à Dachau.

    Le 4 avril 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Jeanne Rodien et à Marie Castillon, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Sud Ouest du 13/12/2001Article de presse – Sud Ouest du 13/12/2001
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie



    Mis à jour il y a 1 jour.