Dossier n°9405 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Caillou

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 15/02/1920
Date de décès : //
Profession : Inspecteur de police
    Localisation Ville : Paris (75000)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Sous l’Occupation, André Caillou était inspecteur de police à Paris. Affilié aux réseaux de Organisation Civile et Militaire (O.C.M.) et Noyautage des Administrations Publiques (N.A.P.), il fournit de nombreux renseignements et des faux papiers. Ses actions lui ont valu la Médaille Militaire après la guerre. Son frère fut déporté en Allemagne pour faits de résistance et y périt. En janvier 1944, André Caillou fut assigné, avec un autre policier, à l’arrestation de la famille Rabinovitch. Le couple et leurs deux enfants qui, Juifs de nationalité britannique, se croyaient protégés, résidaient encore à leur domicile parisien. Les deux policiers frappèrent à leur porte tard dans la soirée. Comme personne ne répondait, ils descendirent voir la gardienne, Mme Marchand, et ensemble remontèrent à l’appartement des Rabinovitch qui finirent par ouvrir. Une discussion s’ensuivit et André Caillou demanda pourquoi la famille n’avait pas profité du répit qui leur avait été donné quand ils étaient descendus, pour s’enfuir. La concierge suggéra alors de « cacher » les Rabinovitch, dans l’un des appartements vides de l’immeuble dont elle avait les clés. Les deux policiers, André Caillou et son collègue, acceptèrent la suggestion, mirent les scellés sur l’appartement des Rabinovitch et rédigèrent un rapport : « partis sans laisser d’adresse ». Le lendemain, des amis aidèrent les fugitifs à se réfugier à la campagne, munis de faux papiers. André Caillou avec lequel les rescapés maintinrent des relations amicales après-guerre, avait sauvé la famille Rabinovitch de la déportation.

    Le 15 novembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à André Caillou le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Les RABINOVITCH, le père, la mère, la fille Tamara et le témoin, Daniel, habitaient à Paris dans le 9ème arrondissement depuis 1929. Ils avaient, jusqu’en 1944, réussi à échapper aux arrestations grâce à la nationalité britannique du père.

    En janvier 44, un gardien de la paix et un inspecteur sont venus sonner à leur porte. La première fois ils n’ouvrent pas, mais la seconde ils obtempèrent. L’inspecteur dit alors à Tamara  » je pensais que vous auriez profité du temps pour vous échapper « .

    Mise en confiance par cette réflexion, avec la complicité de la concierge de l’immeuble, la famille a pu se cacher dans l’immeuble.

    La famille a eu d’autres contacts avec M. CAILLOU qui, en fait, faisait partie de la Résistance.

    Exposition: Désobéir pour sauver

    Documents annexes

    Invitation cérémonie Caillou