Dossier n°9567 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Simone Bourgeois

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 03/02/1919
Date de décès : 04/03/2008
Profession : Serveuse
    Localisation Ville : Paris (75005)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Simone Albert, âgée de 21 ans, travaillait comme serveuse au «Champollion », un restaurant du Quartier Latin tenu par un couple de Juifs polonais, Willy Temko et Fajga Zylberman. Fajga avait un fils de 9 ans, Adolphe. En 1941, Willy Temko fut arrêté et interné. Suite à l’aryanisation des biens juifs, le restaurant fut repris par un administrateur provisoire qui désigna Simone Albert comme gérante alors que Fajga Zilberman continuait à y travailler comme cuisinière. De fait, comme les deux femmes étaient liées d’une grande amitié, Simone permit à Fajga de gérer elle-même son restaurant. Le 16 juillet 1942, au petit matin, des policiers français vinrent arrêter Fajga, internée par la suite à Drancy et déportée à Auschwitz. Adolphe était chez une nourrice pour la période des vacances et les policiers n’insistèrent pas pour le faire partir avec sa mère. Fajga avait supplié Simone de prendre soin de son fils. Elle l’installa chez elle, tout en continuant son travail au restaurant. Mais en décembre 1942, l’administrateur provisoire congédia Simone de son emploi, l’accusant de complicité avec son ex-patronne. Dans une lettre de dénonciation adressée au Commissariat Général aux Questions Juives, il lui reprochait l’envoi de colis et d’argent à Fajga ainsi que des visites durant son incarcération à Drancy. Il la suspectait aussi de lui servir de prête-nom dans ses pourparlers pour le rachat du restaurant. En 1943, par prudence, Simone plaça l’enfant auquel elle était très attachée, chez une famille de cultivateurs, près de Compiègne. A la Libération, elle était décidée à l’adopter officiellement, craignant le pire pour ses parents. Mais en mai 1945, Fajga Zylberman revint miraculeusement d’Auschwitz ainsi que Willy Temko et l’enfant rejoignit sa famille. Simone se maria et eut deux filles mais elle considéra toujours Adolphe comme son propre fils.

    Le 18 décembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Simone Bourgeois-Albert, le titre de Juste parmi les Nations.

     




    Mis à jour il y a 2 jours.