Dossier n°9591 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marthe Delesalle

Année de nomination : 2001
Date de naissance : 11/05/1889
Date de décès : 17/03/1988
Profession : Religieuse
    Localisation Ville : Versailles (78000)
    Département : Yvelines
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Mère Annette (Marthe Delesalle) était la Supérieure du couvent des Servantes du Sacré-Cœur, à Versailles (Yvelines). En 1942, les Goldman, une famille juive de la ville, s’adressèrent à elle pour cacher leurs deux fillettes au couvent. Véra, 9 ans, y fut accueillie avec chaleur et Amélie qui n’avait que quelques mois fut prise en charge par la Sœur Marguerite Olivier et sa famille qui habitaient la même rue. Véra a toujours gardé le contact avec les Sœurs et a témoigné de leur affection à son égard durant son séjour au couvent qui se prolongea jusqu’en 1946. En juin 1944, après le débarquement des forces alliées en Normandie, les Goldman décidèrent de reprendre Amélie, leur plus jeune fillette, avec eux alors que Véra restait au couvent pour y terminer l’année scolaire. Mais quelques jours plus tard, les Goldman et Amélie furent arrêtés et déportés à Auschwitz. Après la guerre Véra, restée orpheline, fut prise en charge par une maison d’enfants juifs gérée par les Eclaireurs Israélites de France à Jouy-en-Josas. Plus tard elle partit vivre aux U.S.A, auprès de proches de sa famille. Dans tous ses malheurs, les Sœurs ont su la protéger et lui sauver la vie, à leurs risques et périls, mais surtout lui inspirer espoir et courage.

    Le 20 décembre 2001, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Mère Annette (Marthe Delesalle) et à Sœur Marguerite Olivier le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    Véra Goldmann (épouse Folic) est née le 05/05/1933 dans une famille germano-autrichienne, venue se réfugier en France dès l’arrivée des nazis au pouvoir. Avec les grands-parents paternels, la famille vit à Versailles, rue Pierre-Corneille. Une petite sœur, Amélie, naît en 1941. En 1942, les parents décident de cacher Véra au Couvent voisin du Sacré-cœur ; par sécurité, les contacts seront très rares entre Véra et ses parents.

    Après le 6 Juin 1944, alors que le père très malade est hospitalisé, la maman, la grand-mère et la petite soeur sont arrêtées sur dénonciation. Elles quitteront Drancy pour Auschwitz par le dernier Convoi, n° 76.

    Véra, protégée et choyée par les Sœurs, en particulier Sœur Marguerite Olivier, va rester au Couvent jusqu’en Mai 1945. Elle n’y a subi aucune pression religieuse de la part des Sœurs.

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 2 mois.