Dossier n°9675 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henriette Bochereau Launay

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 09/03/1919
Date de décès : 15/09/2020
Profession : ouvrière

Henriette Launay

Année de nomination : 2002
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Maroquinière
    Localisation Ville : Saint-André-de-la-Marche (49450)
    Département : Maine-et-Loire
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Henriette Launay (aujourd’hui épouse Bochereau), 19 ans, travaillait dans une tannerie et vivait avec sa mère du même nom, à Saint-André-de-La Marche (Maine-et-Loire). En 1940, au moment de l’exode, le maire de cette commune avait sollicité les habitants afin de loger les nombreux réfugiés qui avaient fui devant l’avance des armées allemandes. Henriette et sa mère avaient alors accepté d’héberger une jeune femme et son bébé de quelques mois. Il s’agissait de Mireille Prymak, juive immigrée de Pologne en 1933, et de sa fille Edith. Mireille repartit reprendre son travail à Paris après quelques semaines mais laissa Edith aux bons soins des deux Henriette qui firent œuvre de nourrices pendant un an. Après cette période, Mireille vint  chercher sa fille pour la ramener à Paris mais la tournure dramatique des mesures anti-juives l’obligea à la confier à nouveaux aux deux nourrices pour la mettre en sécurité. En effet, en juillet 1942 son père fut arrêté et déporté à Auschwitz où il périt. Le voyage étant trop dangereux pour Mireille, la jeune Henriette prit le risque de se déplacer à Paris pour ramener Edith à Saint-André où elle séjourna jusqu’à la fin de la guerre. Elle fut choyée par les deux femmes qui la considéraient comme l’enfant de la famille, prenant de grands risques puisque les voisins savaient qu’elle était juive et que les Allemands stationnaient dans le village. Comme Mireille était seule à Paris, sans famille et sans ressources, la mère et la fille lui faisaient parvenir des colis de nourriture, plus facile à acquérir à la campagne. Mireille, confectionneuse, les remerciait en leur faisant un peu de couture. La famille Launay a aussi aidé une tante d’Edith à se cacher à Saint-André. Edith a gardé le souvenir d’une enfance heureuse sans séquelles traumatisantes grâce à l’amour et l’affection d’Henriette Launay et sa fille qui la sauvèrent, elle et sa mère qui n’aurait put survivre et travailler avec une enfant à sa charge.

    Le 28 avril 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henriette Bochereau et à sa mère Henriette Launay le titre de Juste parmi les Nations.

    Le témoignage

    En septembre 39, Madame Prymak et sa petite fille âgée d’à peine deux mois, quittent Paris pour le Maine et Loire.

    Arrivées à St André de la Marche, elles sont, à leur descente du car, spontanément remarquées par Henriette Launay, aujourd’hui Madame Bochereau.

    Cette jeune femme les emmène chez sa propre mère, Madame Launay, oùmère et fille demeureront 6 semaines.

    Tandis que Madame Prymark regagne Paris, la petite Edith reste d’abord plus d’un an chez les Launay. Mais en juillet 42, après l’arrestation du père d’Edith , Madame Prymark décide de renvoyer Edith à Saint-André.

    Mademoiselle Launay fait elle-même le voyage jusqu’à Paris pour venir la chercher. Celle-ci est restée dans la famille Launay jusqu’à la fin de la guerre, gracieusement et malgré les risques. Elle a été choyée et aimée.

    Ainsi la générosité et le courage de Mademoiselle Launay, épouse Bochereau, ont sauvé Edith aujourd’hui épouse Murflaz, mais ont aussi, en lui permettant de se cacher plus facilement, aidé sa mère a survivre.

    Il n’était pas rare que les Launay, pourtant modestes, envoient des colis de vivre à Madame Prymark, restée à Paris.

    Ecouter le Podcast

    Documents annexes

    Les Enfants dans la ShoahLes Enfants dans la Shoah

    Articles annexes

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 8 mois.