Dossier n°9763 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Gaston Bonfils

Année de nomination : 2002
Date de naissance : 10/09/1866
Date de décès : 01/01/1950
Profession : Exploitant agricole
    Localisation Ville : Montélimar (26200)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Gaston Bonfils avait 78 ans en 1944. Industriel, il possédait une grande propriété où il vivait avec sa femme et sa fille célibataire, 31 ans, à Montélimar (Drôme). En 1940, il loua une aile de sa maison à la famille Blum, le père, la mère et leur fils Jean, 11 ans, Juifs de Colmar réfugiés dans la Drôme après un long périple sur les routes de l’exode. Mme Geismar, la sœur de Mme Blum, et sa fille Jacqueline, 11 ans, vinrent les rejoindre, son mari étant prisonnier de guerre en Allemagne. Pour les voisins, ils étaient des réfugiés d’Alsace mais vu le nom de Blum, personne ne pouvait ignorer leur origine juive. Ils entretenaient des relations très amicales avec les propriétaires qui professaient des idées républicaines. Ils vécurent sans être inquiétés jusqu’au début de 1944, lorsque des hommes de la Gestapo se présentèrent un matin à la porte de la maison des Bonfils, une photo de Mme Blum en mains, dans le but d’arrêter la famille. Gaston les reçut avec sang froid et fit preuve d’une grande présence d’esprit, en les faisant patienter. D’abord il leur dit qu’il voyait de qui il s’agissait et après avoir gagné du temps, il se ravisa en expliquant qu’il avait confondu avec l’une de ses connaissances. Entre temps, il avait fait signe à son employée de maison de courir prévenir les Blum et les Geismar du danger. Ils s’échappèrent par l’arrière de la maison et allèrent se cacher. Après cette alerte, ils quittèrent Montélimar pour se réfugier à Meaulnes où ils vécurent jusqu’à la Libération. Ils ont gardé une grande reconnaissance pour Gaston Bonfils qui les sauva de l’arrestation. Les Blum et les Bonfils maintinrent des liens d’amitié solides jusqu’à ce jour.

    Le 23 juillet 2002, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Gaston Bonfils le titre de Juste parmi les  Nations.

    Le témoignage

    La famille Blum, (le père, la mère et leur fils Jean) vivaient à Colmar avant la guerre. Après la débâcle de 1940, les Blum achètent une vieille camionnette pour partir en exode. Elle tombe bien vite en panne.

    Transportés par camions militaires, les Blum font par hasard étape en Corrèze puis se rendent à Loriol, puis à Montélimar, où ils se sentent plus en sécurité.

    La famille Geismar, la mère étant la soeur de Madame Blum et sa fille Jacqueline, les accompagnent (le père étant mobilisé).

    De 1940 à 1943, ils ont trouvé refuge chez les Bonfils à Montélimar.

    Début 44, la Gestapo se présente chez les Bonfils avec une photo de Madame Blum afin d’arrêter la famille. M. Bonfils fait preuve alors d’une grande présence d’esprit en faisant patienter la Gestapo et permettre ainsi à la famille Blum, prévenue par l’employée de maison, de s’enfuir et d’avoir la vie sauve.

     




    Mis à jour il y a 12 mois.