Dossier n°9927 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Julia Martin Veauvy

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 01/08/1896
Date de décès : 01/09/1981
Profession : sans profession

Raymond Martin

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/03/1891
Date de décès : 02/09/1977
Profession : Entrepreneur, fabricant de charbon de bois
    Localisation Ville : Saint-Gaultier (36800)
    Département : Indre
    Région : Centre-Val de Loire

    L'histoire

    Julia et Raymond Martin résidaient à Saint-Gaultier (Indre). Raymond, ingénieur, avait dirigé l’Electro Entreprise et avait eu comme employé Samuel Dworkin, ingénieur lui aussi, qui travaillait comme piqueteur sur les chantiers d’électrification de la compagnie. En 1943, Raymond s’était installé à son compte comme entrepreneur et fabriquait du charbon de bois pour les véhicules à gazogène. Mais les familles Martin et Dworkin qui étaient liées d’une amitié solide continuèrent à entretenir de bonnes relations. Les Dworkin, Juifs installés en France avant la Première Guerre mondiale, vivaient à Lavaveix-les-Mines (Creuse). En novembre 1943, Samuel fut atteint de tuberculose et hospitalisé dans un sanatorium où il mourut en 1944. Son fils Ary, 11 ans, fut alors accueilli chez les Martin à Saint-Gaultier. Sa mère et sa sœur Annette, 3 ans, avaient été hébergées à Issoudun par la famille de Julia. Mais, après le décès de M. Dworkin, elles vinrent aussi s’installer chez les Martin à Saint-Gaultier. Tous les trois, hébergés à titre gracieux jusqu’à la Libération, furent traités comme s’ils faisaient partie de la famille. Ary les appelait Tata et Tonton. Ils le faisaient passer pour un de leurs neveux dont la mère avait épousé un Norvégien, ceci pour expliquer le nom de Dworkin à consonnance étrangère. Les deux enfants furent scolarisés et la mention « Juif » effacée de leurs cartes d’alimentation. Les Martin hébergeaient aussi un de leurs vrais neveux dont le père, résistant, avait plongé dans la clandestinité. Raymond cachait encore des déserteurs alsaciens comme charbonniers dans la forêt qu’il exploitait. Selon Ary, leurs motivations étaient simples : « des hommes doivent aider d’autres hommes à survivre ». Les Martin ont sauvé Ary, Annette et leur mère, emplis de gratitude et gardant avec eux des liens constants.           

    Le 3 février 2003, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Julia et Raymond Martin le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le journal de ParisArticle de presse – Le journal de Paris
    7 novembre 2018 21:45:21

    Articles annexes

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