Dossier n°9996 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2003

Charlotte Breton Glesener

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 20/02/1893
Date de décès : 19/04/1986
Profession : Cultivatrice

Léon Breton

Année de nomination : 2003
Date de naissance : 03/12/1890
Date de décès : 18/08/1960
Profession : Cultivateur
    Localisation Ville : Orchaise (41190)
    Département : Loir-et-Cher
    Région : Centre-Val de Loire

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 08 Mai 2004

      L'histoire

      Charlotte breton avec Alain-André Bernstein
      Charlotte et Léon Breton exploitaient une petite ferme près d’Orchaise (Loir-et-Cher). Elle était issue d’une famille d’ouvriers de la sidérurgie à Longwy. Réfugiée de Lorraine près d’Orléans pendant la Guerre de 1914-1918, elle y soigna des blessés évacués du front. Léon Breton était l’un d’eux. Ils se marièrent et eurent deux filles, Anne-Marie, 20 ans, et Andrée, 15 ans, en 1940. L’aînée résidait à Blois et la cadette travaillait comme aide dans un magasin d’Orchaise. Au début de l’année 1940, Héliette Kaploun, une Juive de Paris réfugiée à Herbault, en état de sa grossesse avancée, se présenta au magasin. Tentant sa chance, elle demanda à Andrée si elle connaissait une nourrice qui pourrait se charger de l’enfant après sa naissance. Andrée l’adressa à sa mère et une sympathie réciproque s’établit aussitôt entre elles. Ainsi Héliette confia-t-elle au couple Breton le petit Alain, dix jours après sa naissance. « Papa Breton » et « Maman Charlotte » l’élevèrent et s’attachèrent à lui comme à un fils. Au moment des rafles en 1942, Héliette, traquée, fut cachée chez la sœur de Charlotte à Paris. Prête au pire, elle anticipa une séparation définitive et confia Alain à la responsabilité du couple. Dans une lettre à Charlotte, elle écrivit : « Je ne sais si j’échapperai moi comme les autres à cet enfer…gardez mon fils près de vous…Je sais que vous et M. Breton le chérissez comme un fils, qu’Anne-Marie et Andrée l’aiment comme leur petit frère ». Quand ses parents ne purent couvrir sa pension, les Breton prirent en charge l’entretien d’Alain sans conditions. Au printemps 1944, ils étaient refugiés à Marseille et menacés d’arrestation. Ils firent alors appel aux Breton qui leur trouvèrent les autorisations nécessaires et un logement à Orchaise où ils restèrent cachés jusqu’à la Libération. Le dévouement des Breton fut d’autant plus grand que les voisins connaissaient l’identité juive d’Alain et que la Kommandantur était basée à une centaine de mètres de leur ferme. Ils gardaient occasionnellement d’autres enfants juifs, et l’histoire d’Alain et des Breton fut celle d’un grand amour réciproquement partagé.           

      Le 28 avril 2003, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Charlotte et Léon Breton le titre de Juste parmi les Nations.

      Le témoignage

      Réfugiée à Herbault ( Loir et Cher), Héliette Kaploun recherchait une nourrice pour l’enfant qu’elle attendait de Léon BERNSTEIN . Dans le bourg d’Orchaise, elle rencontre Andrée BRETON qui pense que cela pourrait convenir à sa mère, Charlotte, qui habite au hameau de Touchemoreau, distant d’un kilomètre, hameau à l’écart du modernisme, sans électricité, ni eau courante, avec une route non goudronnée.

      Le contact entre les deux femmes s’établit en toute sympathie.

      Alain-André Bernstein naît le 8 mars 1940 et 10 jours plus tard est confié à Léon et Charlotte Breton , ceux-ci, petits cultivateurs, subsistaient difficilement.

      La famille Breton savait les risques quelle prenait en élevant et en protégeant un petit garçon juif. Elle accueillit également pour de courtes périodes d’autres enfants juifs.

      L’enfant, élevé avec amour, était considéré comme le troisième enfant, au même titre que leurs filles Andrée et Anne Marie et pour lui c’était maman Charlotte et papa Breton. En décembre 1942, atteint de diphtérie, il en fut sauvé grâce au dévouement inlassable de toute la famille.
      .
      Au printemps 1944, les parents d’Alain-André, de nouveau menacés, firent l’objet de dénonciation et cherchaient un asile, celui-ci leur fut offert grâce à l’aide de Léon et Charlotte Breton dans une maison en centre bourg d’Orchaise, chez Monsieur et Madame Breton qui n’étaient pas de la même famille, mais tout aussi méritants.

      Alain-André Bernstein est resté chez les Breton, à Orchaise, jusqu’à la fin de la première année scolaire 1945-1946.

      La famille Breton est restée sa seconde famille, de même qu’il est l’enfant d’adoption de celle ci.

       

      Documents annexes

      Article de presse -La Nouvelle République du 14/11/2000Article de presse -La Nouvelle République du 14/11/2000
      4 novembre 2013 16:49:51
      Article de presse - La Nouvelle république du 10/05/2004Article de presse – La Nouvelle république du 10/05/2004
      4 novembre 2013 16:49:02
      Invitation  cérémonie BretonInvitation cérémonie Breton
      4 novembre 2013 16:46:27

      Articles annexes

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