Dossier n°11334 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Vincent, Joseph Batisse

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 23/04/1901
Date de décès : 15/10/1972
Profession : Comptable

Alphonsine Emilie (Laverdant) Batisse

Année de nomination : 2008
Date de naissance : 31/10/1901
Date de décès : 30/12/1984
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Drancy (93700)
    Département : Seine-Saint-Denis
    Région : Ile-de-France

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 12 Février 2009

      L'histoire

      Pierre et Alphonsine Batisse vivent dans un HLM, rue Eugène Ruiz, dans le XXe arrondissement de Paris avec leurs cinq filles. Pierre et comptable et les enfants fréquentent l’école du quartier.
      Parents et enfants se lient d’amitié avec leurs voisins de palier polonais, Jacob et Chava Brand et leurs quatre enfants, Michel né en 1925 à Varsovie, Léon né en 1927 à Paris, Henri né en 1932 à Paris et Florette née en 1937 à Paris.

      Jacob, né en 1903 à Varsovie avait quitté la Pologne pour Paris en 1924 puis dès qu’il avait réussi à trouver un logement et un travail avait fait venir sa mère et son épouse Chava, née en 1902 à Varsovie et leur fils Michel.
      Jacob avait d’abord trouvé un emploi de serveur dans un restaurant de la rue des Rosiers, puis a repris le restaurant. Mais en 1935 la situation s’était dégradée et il était devenu marchand forain.

      A la déclaration de la guerre et de l’occupation allemande, les lois anti-juives incitent Jacob a gagner la zone libre libre avec sa famille.
      Début 1942, Jacob Brand et ses trois fils parviennent à rejoindre Limoges. En juin 1942, Chava et Florette trouve un passeur en Saône-et-Loire pour franchir la ligne de démarcation à leur tour, mais celui-ci les dénonce et toutes les personnes qui lui avaient fait confiance sont arrêtées et transférées au pavillon psychiatrique de l’Hôpital d’Autun, transformé en prison pour femmes et enfants juifs.

      La petite Florette tombe gravement malade et est hospitalisée à l’hôpital d’Autun tenu par des sœurs à cornette. Chava aidée par l’une des sœurs parvient à sauver Florette. La sœur se charge d’écrire à Jacob à Limoges, qui contactera les Batisse afin de leur confier l’enfant et l’accompagnera elle-même à Paris où les Batisse attendent leur petite protégée sur le quai de la gare.
      Pierre et Alphonsine Batisse demeurent désormais dans un pavillon à Drancy, tout près du camp où Chava est internée et sera déportée sans retour par le convoi 35.
      Jacob Brand et ses fils quittent Limoges pour Grenoble et l’aîné des garçons Michel Brand, a rejoint la Résistance dans les rangs des FTP (Francs-tireurs et Partisans).
      Malgré les restrictions, Jacob parvenait à trouver un peu de ravitaillement dans la région et envoie des colis alimentaires à Drancy.

      En 1943, Alphonsine Batisse, prenant d’énormes risques, accompagne Florette dans l’Isère pour qu’elle rencontre son père et ses frères. La présence des Allemands dans le train rend ce voyage périlleux, mais tout se passe bien, grâce à son sang-froid.

      Durant plus de trois ans, Florette sera protégée et choyée par la famille Batisse, traitée comme leur sixième fille. Elle est scolarisée sous son vrai nom avec la complicité de la directrice, Madame Walembois, dont le mari est résistant et protégée par la solidarité des voisins.

      La guerre finie, Jacob Brand retrouve sa fille en 1945. Florette est déchirée de quitter ses bienfaiteurs et elle gardera une affection intacte pour ceux qui l’ont traitée avec tant de bonté et l’ont protégée jusqu’à la Libération.
      Monsieur Brand témoignera sa reconnaissance à ces personnes exemplaires en aidant Pierre Batisse dans son parcours professionnel et son métier de comptable.

      Le 4 Mai 2008, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné, à Monsieur Pierre Batisse et son épouse Alphonsine, le titre de Justes parmi les Nations.

      Les personnes sauvées par les Batisse

      Documents annexes

      Invitation cérémonie Batisse

      Articles annexes




      Mis à jour il y a 3 mois.