Dossier n°13266 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Guillaume Le Quéré

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 15/06/1873
Date de décès : 06/06/1963
Profession : Colporteur biblique

Marie Le Quéré Droniou

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 25/04/1872
Date de décès : //
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Tremel (22310)
    Département :
    Région : Bretagne

    L'histoire

    La famille Lévy habite rue Gambetta à Morlaix en Bretagne. C’est l’une des deux seules familles juives de la ville. Les Levy ont un fils, Jacques né en 1928 et une fille née en 1930.

    En 1943, la Gestapo vient arrêter la famille. Jacques Lévy est absent car il est allé jouer au ping pong avec un camarade ce matin-là. Une voisine, Mademoiselle Cueff le prévient que les Allemands sont chez lui. Jacques retrouve ses parents quelques minutes avant qu’ils ne rentrent à la maison du marché. Il les convainc de fuir plutôt que de rentrer chez eux. Les Lévy quittent Morlaix à pied. Au bout de dix kilomètres, ils arrivent chez une fermière qui leur vendait régulièrement des produits. Elle offre pour tout abri sa grange et les Lévy dorment dans la paille. Le père effectue quelques travaux dans les champs pour la fermière. Mais la mère de Jacques est reconnue par des habitants de Morlaix. Des gens disent à la fermière que les Allemands allaient brûler sa ferme. Elle demande aux Lévy de partir au plus vite. Le père tombe de bicyclette, se casse la clavicule. Jacques est envoyé à Morlaix chercher le médecin de famille, le Docteur Quinioux. Il fait partie d’un réseau de résistants et rassure Jacques en lui disant qu’il va aider sa famille. Deux jours plus tard, les Lévy sont transportés dans la calèche du boulanger qui les emmène à trente cinq kilomètres à la Mission Evangélique bretonne de Trémel. Monsieur Le Quéré les accueille avec gentillesse. C’est là que les Lévy restent jusqu’à la Libération. Ils dorment dans le grenier d’une dépendance du temple.

    Monsieur Le Quéré et les Lévy conviennent d’une histoire qui servirait de couverture aux Lévy, une famille de Brest bombardée qui a trouvé refuge dans les campagnes. Les Lévy ont des faux papiers et deviennent les Leroy. Monsieur Lévy s’occupe des vaches, Madame Lévy travaille dans les cuisines et Jacques devient moniteur pour les enfants de l’orphelinat. Les conditions de vie sont difficiles. La Mission Evangélique est pauvre et Monsieur Le Quéré partage avec les Lévy le peu qu’il a. C’est un homme de foi, qui vend la Bible dans les fermes. Il est très aimé et les fermiers lui donnent souvent de la nourriture pour la Mission. Il s’occupe de Jacques et ils écoutent ensemble Radio Londres. Quinze jours avant le débarquement, la sœur de Jacques, son oncle Maurice et sa tante Lucie viennent rejoindre les Levy chez les Le Quéré. Ils restent cachés là tous les six jusqu’à la Libération en août 1944.

    Le 29 juin 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Guillaume Le Quéré et à son épouse Madame Marie Le Quéré.

    Articles annexes

    Les médias externes :